Lena Dunham : "Ne cachez pas cette cellulite que l'on ne saurait voir"

Il a de la cuisse … C’est ce qu’on dirait d’un bon vin… Concernant Lena Dunham, on oserait dire d'elle, elle a de la cuisse ! Une cuisse que l'actrice américaine affiche en Une du magazine Glamour, sans retouche et cellulite à l’appui. Un détail me direz-vous? Pas tant que ça visiblement, car l’affaire fait "buzzer" la planète web !
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La réalisatrice-actrice américaine n’en est pas à son coup d’essai. Des love story un peu-beaucoup « trash », une sexualité sans détour et un langage cru, voilà ce qui a fait le succès de sa série télévisée « Girls ». Et ce sont donc justement ses héroïnes qui s’affichent sur la Une du magazine américain. Lena Duhnam celle qui joue le rôle d’Hannah, rôle qu’elle a elle-même écrit est au centre, entourée de ses "co-équipières », de jeunes femmes aux mensurations tout à fait en correspondance avec celles vantées habituellement par cette presse féminine.

Léna Dunham, elle n’entre pas dans ce formatage, se rapprochant plus d’un modèle de Botero que d’un top model osseux des podiums. D’ailleurs dans les épisodes de la série, l’actrice n’a jamais cherché à dissimuler ses formes, bien au contraire. On la voit souvent en tee shirt très échancré, en dos-nu où ses bourrelets s'exhibent sans retenue ou encore en culotte laissant la part belle à des fesses charnues, lors d’une scène de préliminaires coquins avec son petit-ami.
 

Pas question de changer cette image dans la vraie vie. Pour preuve, ce cliché où l’on aperçoit une cuisse ronde, agrémentée de marques de cellulite.
Elle a d'ailleurs remer­cié le maga­zine ne pas l’avoir effa­cée, dans un texte publié sur Insta­gram.
 
« Quand j’étais ado on me disait que j’avais une drôle d’al­lure. Petit ventre, dents de lapin, genoux rentrés – impos­sible d’ar­ran­ger ça et ça m’a hanté […] je ne détes­tais pas ce que j’étais, je détes­tais la culture qui me disait de ne pas m’ai­mer comme ça. Quand j’ai commencé ma carrière, certains ont célé­bré mon look, mais toujours à travers ce prisme “
 

Okay, here goes: throughout my teens I was told, in no uncertain terms, that I was fucking funny looking. Potbelly, rabbit teeth, knock knees- I could never seem to get it right and it haunted my every move. I posed as the sassy confident one, secretly horrified and hurt by careless comments and hostility. Let's get something straight: I didn't hate what I looked like- I hated the culture that was telling me to hate it. When my career started, some people celebrated my look but always through the lens of "isn't she brave? Isn't it such a bold move to show THAT body on TV?" Then there were the legions of trolls who made high school teasing look like a damned joke with the violent threats they heaped on, the sickening insults that made me ache for teen girls like me who might be reading my comments. Well, today this body is on the cover of a magazine that millions of women will read, without photoshop, my thigh on full imperfect display. Whether you agree with my politics, like my show or connect to what I do, it doesn't matter- my body isn't fair game. No one's is, no matter their size, color, gender identity, and there's a place for us all in popular culture to be recognized as beautiful. Haters are gonna have to get more intellectual and creative with their disses in 2017 because none of us are going to be scared into muumuus by faceless basement dwellers, or cruel blogs, or even our partners and friends. Thank you to the women in Hollywood (and on Instagram!) leading the way, inspiring and normalizing the female form in EVERY form, and thank you to @glamourmag for letting my cellulite do the damn thing on news stands everywhere today ❤️ Love you all.

Une photo publiée par Lena Dunham (@lenadunham) le 3 Janv. 2017 à 9h00 PST


« Aujourd’­hui ce corps est en couver­ture d’un maga­zine lu par des millions de femmes, sans Photo­shop, ma cuisse impar­faite complè­te­ment révé­lée [… ] Merci aux femmes d’Hol­ly­wood et d'Insta­gram qui ouvrent la voie, et merci à Glamour d’avoir laissé ma cellullte s’af­fi­cher en kiosques partout aujourd’­hui », a-t-elle ajouté sur Instagram.

En quelques minutes de l’espace temps du monde virtuel, cette couverture devient coup d’éclat, provoc, ou acte militant pour défendre le droit de se montrer telle (ou tel) qu’on est. Voilà donc le "monde" en plein émoi. Pour le meilleur mais aussi pour le pire...
 

"La cellulite apparente de Lena Dunham sur la couverture de Glamour me donne la VIE. Une nouvelle étape pour la #positivitéducorps dans les médias traditionnels !" s'enthousiasme l'une.
"Lena Dunham est insupportable", s'énerve cet autre. "Qu'elle emporte sa cellulite et qu'elle nous fiche la paix."


Qu’y-a-t-il de scandaleux dans cette histoire ? Qu’une actrice américaine ne corresponde pas aux diktats d’Hollywood, et qu’elle ne s’en cache pas ? La vraie question n’est-elle pas plutôt ailleurs ? Pourquoi parle-t-on dans ce geste, de courage ? N’est-il pas là, le vrai scandale. On rêverait d’un temps, où afficher sa différence ou plutôt, sa non-différence laisserait... indifférent.