"Nous souhaiterions que ce syndrome soit reconnu, explique le président de SOS papa Fabrice Mejias, simplement pour pouvoir mettre un nom sur ce phénomène", car "même si ça n'est pas reconnu, tout le monde voit à peu près ce que c'est. (.../...) Petit à petit, c'est l'enfant qui finit par devenir l'instrument du parent hébergent, c'est l'enfant qui ne veut plus aller voir son père, forcément avec tout ce qu'il a entendu sur son père..."
Pour le président de SOS papa, "la reconnaissance du syndrome d'aliénation parentale pourrait surtout éviter les éloignements du père, et la mise sur trottoir du papa, parce que l'aliénation parentale ce n'est pas une bonne chose pour l'enfant, c'est le couper d'une partie de sa filiation, c'est faire disparaître son père et toute la famille de son père".
Ainsi décrit, il s'agirait donc d'un syndrome dont ne seraient victimes que les pères. Mais ce qu'il faut surtout retenir de ce syndrome c'est qu'officiellement, il n'existe pas : aucune institution ne l'a jamais reconnu, et en novembre 2012, le comité de publication du
DSM 5 (répertoire des pathologies mentales) l'a encore refusé.
Ce concept a d'ailleurs des origines particulièrement troubles puisqu'il a été théorisé par un psychiatre américain identifié comme pro-pédophile, Richard Gardner, qui soutient que les activités sexuelles entre les adultes et les enfants faisaient "partie du répertoire naturel de l'activité sexuelle humaine".
"Le syndrome d'aliénation parentale fonctionne bien ! déplore Patric Jean,
il y a des décisions de justice aujourd'hui qui sont rendues au nom de ce SAP, ce qui est aberrant ! C'est uniquement un concept masculiniste." Même constat de la part de Carole Lapanouse, la présidente de l'association
SOS les mamans :
"C'est un petit concept personnel qui ne vise que les mères ? Ca n'existe qu'en terme d'outil pour pouvoir gagner une procédure avec un argumentaire qui revient à dire : 'l'enfant n'a pas la parole puisque sa parole n'est pas libre', et ça c'est terriblement grave. On a des cas affreux de femmes qui sont obligées de remettre l'enfant à leur agresseur, malgré les plaintes, malgré les violences avec incapacité totale de travail (ITT), de la pédo-criminalité, des constats de fissures anales sur les enfants, il y a des décisions ignobles de justice qui utilisent ces outils".
Carole Lapanouse a décidément du mal à considérer SOS papa comme une association féministe, "Moi, je les trouverai féministes quand ils demanderont de ne plus avoir le droit d'hébergement à partir du moment ou ils ont agressé quelqu'un. Imaginez, vous êtes agressée par votre voisin, et on vous dit que trois semaines plus tard, vos enfants seront sous la responsabilité de votre agresseur ? Mais qui accepte de laisser ses enfants à un agresseur, fussent-ils ses enfants à lui aussi ? Qui a le droit de demander ça à une personne? Ca se passe tous les jours en France, et bien sur ailleurs."