
Aux commandes de son avion, Wang Yaping avait démontré sa maîtrise en mai 2008, après un séisme qui avait fait des dizaines de milliers de morts dans la province du Sichuan (sud-ouest), où elle avait participé à l'acheminement de l'aide humanitaire. Trois mois plus tard, lors des jeux Olympiques de Pékin (août 2008), elle avait réalisé des missions d'ensemencement des nuages autour de la capitale chinoise, censées provoquer des précipitations loin des sites des compétitions. Elle a ensuite emprunté la voie royale vers l'espace, celle déjà suivie par ses prédécesseurs masculins au centre national d'entraînement des "taïkonautes", ainsi que la Chine appelle ses spationautes.

Dans l'habitacle de Shenzhou X elle côtoie le commandant du vol, le général Nie Haisheng, 48 ans, et Zhang Xiaoguang, un colonel de 47 ans. Les trois spationautes sont apparus concentrés et souriants sur les images télévisées diffusées juste avant le décollage. "Cette mission va être la plus complexe que la Chine ait jamais menée", a déclaré Morris Jones, un expert australien des questions spatiales. Elle se déroulera précisément 50 ans après que la Russe Valentina Terechkova, première femme cosmonaute de l'Histoire, eut effectué son vol du 16 au 19 juin 1963, à l'issue duquel cette ancienne ouvrière du textile fut nommée Héroïne de l'Union soviétique. La Chine développe un ambitieux programme spatial, incluant l'objectif de poser un homme sur la Lune. Elle a envoyé son premier homme dans l'espace en 2003 et sa première femme, Liu Yang, en juin 2012. Mme Liu, également pilote de chasse, est devenue une héroïne nationale.