L'actrice américaine Geena Davis, inoubliable Thelma dans Thelma et Louise, n'est pas (encore) apparue au Festival de Cannes 2013. Peut-être est-elle occupée... à regarder la télévision. Il y a déjà quelque temps, installée avec sa fille devant le petit écran, elle s'est aperçue, à son grand désarroi, que bien peu de femmes actives apparaissaient. L'actrice a donc décidé de lancer un institut de recherche sur les femmes dans les médias. Puis le
Geena Davis Institute s'est associé avec l'Université de Californie à Los Angeles pour étudier, à travers des dizaines de séries et de programmes, l'image que les protagonistes féminines renvoyaient, en particulier concernant leur travail. En analysant le profil de plus de 11 000 personnages féminins, les chercheurs ont tiré plusieurs conclusions, qui viennent d'être publiées. Si l'étude montre que dans les séries diffusées aux plus grandes heures d'écoute aux Etats-Unis et exportées dans le reste du monde, 44,3% des femmes ont bien un emploi officiel (un chiffre proche de la réalité économique, puisque 46,7% des Américaines sont dans ce cas), ces programmes restent néanmoins très déséquilibrés. La toute puissance des mères au foyer Ainsi, alors que 25% des Américaines gèrent leur propre entreprise dans la vraie vie, les séries les plus populaires réduisent cette population à 14%. Pis, dans les émissions dites familiales et les programmes pour les enfants, les femmes sont quasiment toutes mères au foyer, alors que dans la réalité, seules 14% le sont aux Etats-Unis. De quoi brouiller l'image que les enfants ont des femmes, ou les priver de modèles pour leur vie professionnelle à venir, s'inquiète Geena Davis.