Elles sont une trentaine à avoir été invitées à Bruxelles, pour creuser les relations de "genre" dans les arts picturaux et plastiques. Ces artistes, apparues dans les années 70, voulaient replacé au coeur de leurs oeuvres des corps de femmes réinventés, et pas seulement des modèles occidentaux, figures majoritaires et imposées par les industries de la beauté et les magazines de mode. Les voici donc, ces trente artistes et leurs créations, femmes du Sud, d'Afrique, du Pacifique ou des Caraïbes. Elles proposent de regarder l'invisible corps féminin extra-européen, et de le contempler autrement.
Nombre de ses plasticiennes, peintres, photographes, vidéastes, etc ont eu elles-mêmes à lutter pour se faire une place, ne pas avoir honte de leur couleur de peau ou de leurs cheveux crépus, comme
Lisa Hilli, venue de Papouasie… Ne pas se laisser enfermer dans les cases habituelles des genres humains. Et accepter, par exemple, loin des refus d'aujourd'hui, avec la marocaine
Majida Khattari, que voile et sensualité ne sont pas incompatibles. Ou encore détruire les étiquettes formatées de genre à la suite de
Alberta Whittle, née à La Barbade.
L'exposition révèle une formidable communauté d'esprit de ces artistes dont les travaux restent, pour la plupart, à découvrir.