Pas étonnant que les femmes aient été nombreuses, ces derniers temps, à manifester dans les rues des grandes villes du Royaume Uni. Fonctionnaires, professeures, infirmières, elles ont tout à perdre des nouvelles mesures d'austérité annoncées par le gouvernement britannique. Les calculs du centre d'informations du Parlement
(House of Commons Library) sont en effet sans appel. Les économies qui devront être réalisées totaliseront 2,37 milliards de livres sterling (2,77 milliards d'euros) sur deux ans : 1,73 milliard de livres sera retiré aux femmes et 638 millions aux hommes. Car les choix qui ont été faits touchent les femmes plus que les hommes. C'est vrai pour les crédits d'impôts pour les enfants, qui seront revus à la baisse, du fait que la plupart des parents isolés sont des femmes. Selon les calculs du Parlement, 89% des personnes affectées par ces restrictions sont des femmes. C'est vrai pour les avantages fiscaux liés à l'emploi, qui seront gelés : c'est souvent le salaire des femmes qui améliore le quotidien du foyer, même si celles-ci sont nombreuses à occuper des emplois mal payés et à mi-temps. C'est vrai pour l'augmentation des salaires des fonctionnaires, plafonnée à 1% sur deux ans. Les femmes, en bas de l'échelle dans les services publics, seront plus nombreuses à en subir les conséquences : quelque 4,6 millions de femmes et seulement 2,6 millions d'hommes, selon les fameux calculs du Parlement. Seule (piètre) consolation : selon les sondages, le soutien des électrices vis-à-vis du gouvernement britannique actuel s'érode de façon spectaculaire. Au point d'inquiéter sérieusement le Premier ministre David Cameron.