Ces nouvelles conclusions vont à l'encontre de nombre d'études américaines - il faut dire qu'aux Etats-Unis, entre 16% et 33% des jeunes soit 12 millions, sont obèses,
une particularité nationale qui ne rend pas très fier outre-Atlantique… -. Michelle Obama a d'ailleurs
jeté toutes ces forces dans cette guerre, dont une
nouvelle attaque a été lancée en juillet dernier. Ces rapports ne manquent jamais d'injecter une bonne dose de culpabilité aux citoyennes qui prétendent mêler travail et maternité.
Les mauvaises mères à la sauce américaine
Ainsi, en août 2011, une recherche lancée par les prestigieuses universités de Cornwell et de Chicago suggérait aux femmes que plus elles passaient de temps au boulot, plus leurs gosses avaient de chance d'être gros. 900 enfants en âge d'aller à l'école ont été suivis et il apparaît une augmentation de l'indice de masse corporelle, proportionnelle au temps de travail des mères. La masse corporelle est calculée par le rapport entre le poids d'une personne et sa taille au carré : si elle dépasse 30 kilos par mètre carré, alors il y a obésité. Les élèves de cours élémentaire 2ème année, et dont les mamans travaillent, engrangeraient de 1/2 à 1 kilo de plus que ce qui est considéré comme normal quand on grandit. Et ceux de cours moyen, encore plus…
Mais la diététicienne Kary Woodruff interrogée en urgence par une agence de presse de l'Utah dément résolument les conclusions de ses confrères et consoeurs. "Ne vous jetez pas sur cette culpabilité tranquille si vite ! Il y a peut-être des mises en garde à faire à certaines, mais les risques sont bien plus multi-factoriels que ce n'est présenté, comme l'environnement socio-économique de la famille par exemple." Et selon elle, quelques conseils de bon sens suffiraient à ceux qui se battent avec le temps, comme d'aller au supermarché où l'on trouve des plats préparés sainement plutôt que dans un fastfood où tout est gras.
Le poids des politiques de santé publique
La danoise Wencke Gwozdza pointe un autre aspect en faveur du travail des femmes : elles auraient une meilleure connaissance de la diététique, mais reconnaît que "les mères qui travaillent en Grande Bretagne ou aux Etats-Unis ont un temps plus coincé qu'en Europe. Par ailleurs elles reçoivent moins d'aide, et de moins bonne qualité, pour soigner leurs enfants. Les Américains servent aussi de bien plus grandes portions que nous en Europe, et quand l'assiette est si pleine, vous la mangez…"
La conclusion la plus intéressante de l'étude européenne tient à la relation entre l'environnement social proposé par les Etats et la forte prévalence ou non d'obésité. Ainsi en Suède, où
le taux d'activité des femmes est l'un des plus élevés d'Europe (70,1% contre 64,6% en France par exemple, à taux égaux pour les hommes de ces deux pays, soit 75%), les enfants échappent plus à l'obésité qu'ailleurs parce que les cantines d'école et de crèche servent des repas bon, équilibrés et frais aux enfants, générant ainsi de bonne habitudes.