En Août 2014,
les militants de l’Etat islamique kidnappent dans la région du Sinjar au nord de l’Irak, des centaines d’hommes et de femmes de la minorité kurdophone yézidie considérée comme hérétique, comme les Kurdes, par le groupe extrémiste sunnite.
Des jeunes femmes et filles, parfois âgées d’une douzaine d’années seulement sont séparées de leurs parents et vendues, données ou forcées de se marier à des combattants de l’Etat islamique. C’est là que commencent l’horreur pour les jeunes femmes, soumises à la torture, aux viols et autres violences sexuelles. Elles sont également obligées de se convertir à l’islam et d’apprendre par cœur les premiers versets du Coran.
Les combattants de l'EI vendraient les femmes et les jeunes filles en fixant le prix selon leur âge, allant de 50 000 dinars (35 euros), pour les quadragénaires et jusqu’à 200 000 dinars (138 euros) pour des fillettes d’une dizaine d’années. C’est ce qu’avait révélé le site d’information Iraqi News il y a quelques semaines.
Fuir l'enfer par la mort
Certaines ont réussi à s’échapper de cet enfer. En octobre dernier, l’ONG Human Rights Watch avait déjà publié
un rapport grâce aux témoignages d’une quinzaine de femmes s'étant enfuies. Puis en novembre d'autres avaient également raconté les horreurs dont elles ont été victimes, au micro de
France Info.
Cette fois-ci, Amnesty International a pu interroger 42 femmes entre septembre et novembre 2014. Si les témoignages sont assez similaires dans ce document, soulignant la barbarie du groupe, il rend compte aussi de la détresse psychologique des jeunes filles. Certaines, à bout, décident de mettre fin à leurs jours. Et pour les victimes qui ont réussi à retrouver leur liberté, elles doivent aussi surmonter la perte de leurs proches toujours en captivité ou tués par l’EI.
« Le bilan physique et psychologique de l'épouvantable violence sexuelle que ces femmes ont subie est catastrophique. Beaucoup ont été torturées et traitées comme des objets. Même celles qui ont réussi à s'échapper demeurent profondément marquées », a déclaré Donatella Rovera., principale conseillère d’Amnesty International pour les situations de crise.