Le modèle suédoisSelon une méthode bien rodée appliquées dans le cadre de nombreuses politiques publiques, le gouvernement suédois a lancé
des actions dites pro-actives pour corriger les déséquilibres de genre dans le cinéma. En 2010, un budget a été alloué aux femmes qui font leurs premiers pas dans la réalisation et de nouvelles règles ont été mises en place au sein des commissions de sélection : seuls les projets qui comptent au moins une réalisatrice ou une productrice ou encore une scénariste seront subventionnés. Pour Marie Vermeiren,
« c'est certain, cela va changer le cinéma suédois. D'après les retours de l'Institut du film suédois, cette manière de faire permet aux jeunes réalisatrices d'avoir confiance en elles. Elles se disent que faire un film c'est maintenant possible.» Faut-il alors prôner la solution des quotas ? «
Ce n'est pas une bonne solution en soi, reconnaît la co-fondatrice d'Elles tournent,
mais c'est sans doute une étape nécessaire pour pouvoir passer à autre chose. Une société qui prône l'égalité doit permettre aux femmes de s'exprimer par tous les biais possibles dont le cinéma. Une société qui ne veut pas savoir ce que la moitié de sa population pense se coupe d'énormément de choses. »
En attendant, Marie Vermeiren poursuit son combat. Lors de sa 5e édition qui s'est déroulé du 20 au 23 septembre 2012, le festival
Elles tournent a présenté 33 films réalisés sur des territoires parfois méconnus où le droit à l'expression est loin d'être acquis comme en Géorgie, en Chine et en Iran. Il s'agit autant de fictions que de documentaires traitant de problèmes féminins tels que l'excision, l'avortement, la maternité, mais pas seulement. A
Elle tournent, la sélection se veut éclectique.
« Nous avons nos critères bien à nous, précise Marie Vermeiren dans une éclat de rire,
que l'on résume en quatre mots : créatif, amusant, émouvant et qui donne de la force ! »