Fil d'Ariane
Qui se souvient encore des "filles de Chibok" ? Et qui se rappelle le mot dièse ou hashtag # qui avait surgi de l'indignation mondiale : #BringBackOurGirls - #RendezNousNosFilles ? Deux cent vingt jeunes filles avaient été embarquées au vu et au sus de tous par la secte terroriste Boko Haram qui sévit au Nord Est de cet immense pays qu'est le Nigeria. Le monde entier s'était mobilisé pour que ces enfants soient libérées, rendues à leurs familles et leurs études.
Indifférence au Nigeria
Mais le gouvernement nigérian n'a rien fait, malgré les manifestations hebdomadaires d'une poignée de militantes, à la manière des mères de disparues en Argentine. Depuis, des dizaines d'autres écolières ont disparu lors de rapts collectifs, des centaines d'enfants comme encore ce 25 mars 2015 semble-t-il, soustraites à ce que la secte Boko Harm déteste par dessus tout : l'éducation des filles. C'est même le sens premier de ce nom qui terrorise dans de personnes : Boko Haram.
Certaines ont fini par s'enfuir et ont témoigné de leurs conditions de détention : mariages forcés et mis en esclavage. D'autres ont été utilisées comme armes de destruction, envoyées, ceinturées de dynamite, se faire exploser sur des places de village ou au coeur de marchés. Et il aura fallu que le conflit s'étende à d'autres Etats frontaliers pour que le rythme des enlèvements ralentisse quelque peu.
La plus haute diplomate américaine pour l'Afrique, la secrétaire d'Etat adjointe chargée des Affaires africaines Linda Thomas-Greenfield, arrivée au Nigeria ce 27 mars 2015, à la veille d'un double scrutin national - présidentiel et législatif -, pour en surveiller le déroulement, rappellera-t-elle aux autorités et aux candidats - dont une femme, l'universitaire Remi Sonaiya -, que loin, très loin de la capitale Abuja, de jeunes otages attendent la fin de leur calvaire ? Michelle Obama avait été l'une des premières à se mobiliser pour elles sur son compte twitter.
Pour certains, au début, c'était comme une mode. Mais pour d'autres, la vie s'est arrêtée.
L'équipe de TV5MONDE a rencontré celles et ceux qui se battent encore pour ces damnées de la terre.
"Pour certains, au début, c'était comme une mode. Mais pour d'autres, la vie s'est arrêtée." rappelle Aysha Yesufu, fondatrice du mouvement Bring back our girls".
Rebecca attend toujours sa fille de 19 ans, dans l'indifférence du gouvernement d'Abuja. Le mouvement pense même que les dirigeants du Nigeria préfèrerait voir disparaître celles et ceux qui continuent à rappeler le sort des lycéennes. Ce qui conduit ces "résistants" à envisager l'embauche d'un détective privé pour les aider dans leur combat.
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