Les larmes des femmes des Premières nations du Canada

Autochtones tuées ou disparues durant des décennies, stérilisations forcées au nom du développement et d'une taille de famille optimale, enfants enrôlés dans des pensionnats, dont certains ne sont jamais revenus... Les femmes des Premières nations ont subi plus que tout autre les assauts de la colonisation. Des tourments, qui malgré les excuses officielles, sont loin d'être achevés.

Alors que la terre et les rivières canadiennes recrachent encore aujourd'hui des corps comme celui de la jeune Tina Fontaine voilà deux semaines ; alors que la Gendarmerie royale du Canada a reconnu en mai 2014 avoir découvert 1186 cas de filles ou de femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada au cours des 30 dernières années ; malgré les appels lancés chaque 23 février lors de marches contre l'oubli, le Premier ministre canadien Stephen Harper a rejeté le 28 août dernier l'ouverture d'une enquête nationale, comme si rien ne reliait ces crimes, pourtant commis pour la plupart dans une même région. La route des larmes des Améridiennes n'est pas prête de s'assécher...