Au cours de sa vie, une femme utilise en moyenne 10 000 à 15 000 produits hygiéniques jetables. Enfin quand celle-ci peut s'en procurer, en 2015, 500 millions de femmes n'y ont pas eu accès.
Peu écologiques, soupçonnés d'être toxiques, et donc nocifs pour les femmes, ces produits se voient concurrencés par des alternatives plus respectueuses des corps des femmes et de la planète.
Des serviettes hygiéniques écologiques et durables
Mais l’écologie n’est pas le seul moteur d’ApiAfrique. Pour Marina Gning, « Les protections hygiéniques jetables ne sont pérennes ni pour la santé, ni pour l’autonomie des femmes ». Les tampons et serviettes, dont la composition reste floue, peuvent entraîner irritations et autres problèmes de santé, comme le choc toxique. « C’est scandaleux de ne pas avoir les compositions alors qu’on les exige pour n’importe quel t-shirt. C’est presque criminel de faire porter ces produits nocifs », s’indigne-t-elle.
Côté autonomie et empowerment des femmes, ApiAfrique participe à la création d’emplois au Sénégal, puisque tous ses produits sont fabriqués sur place, par des femmes. L’entreprise mise également sur une meilleure information autour des règles, qui reste un sujet tabou. Les kits de serviettes lavables « premières règles » vendus contiennent tous un dépliant qui contiennent des explications sur le cycle menstruel.
La culotte tout terrain
La promesse est séduisante : adieu serviettes, tampons et autres coupes menstruelles (si ces dernières rencontrent un grand succès, elles ne conviennent pas à toutes). Un rêve rendu possible grâce à la culotte périodique (ou menstruelle). Récemment commercialisée en France, elle promet efficacité et confort pendant cette période encore parfois gênante et / ou douloureuse pour certaines femmes.
A première vue, elle a tout d’un sous-vêtement ordinaire. Elle est en fait conçue pour absorber le flux sanguin des menstruations sans contraindre ses utilisatrices à changer régulièrement de protection, puisqu’elle peut être portée plusieurs heures d’affilée. Simple d’utilisation, elle s’enfile comme une culotte et, une fois retirée, il suffit de la rincer et de la laver comme on le ferait avec n’importe quel autre sous-vêtement.
Fanny Abes, co-créatrice de FEMPO
Selon un sondage lancé sur les réseaux sociaux par les deux co-fondatrices, 70% des femmes trouvent que les protections hygiéniques sont inconfortables. « Pour nous, la question du confort des femmes pendant la période de règles est très importante », confie Fanny Abes. « Plutôt que de vivre ses règles comme un plan galère, on voudrait en faire un moment où l’on peut s’occuper particulièrement de soi ».

L'entre-deux

Au Québec, Madame L'Ovary propose des culottes menstruelles avec serviettes amovibles lavables. On les glisse à l'intérieur de la culotte, dans l'espace prévu à cet effet. Comme pour leurs consoeurs d'ApiAfrique et FEMPO, Erica Lebrun et Olivia Elting, co-fondatrices de la marque, ont cherché à créer produit respectueux de l'environnement, confortable et simple d'utilisation pour les femmes. "C'est mieux pour le style de vie des femmes et ça allège leur charge mentale liée à la période des règles" explique Erica Lebrun. "Les culottes menstruelles sont plus pratiques, l'autonomie des femmes est renforcée et économiquement parlant, c'est intéréssant".
Alors que les protections hygiéniques sont chères et considérées dans certains pays comme un produit de luxe, ces nouvelles protections pourraient permettre aux femmes , en plus de vivre leurs règles de manière plus naturelle et plus sereinement, de faire des économies conséquentes, et ainsi de prendre leur revanche sur la taxe rose.
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