Le sujet est-il à la mode, ou enfin exploré parce que le tabou qui l'oblitérait jusque là est désormais levé ?
"Le sang des femmes répugne, effraie, fascine, émeut. Il fait l’objet de nombreuses superstitions, légendes et fantasmes, à travers toutes les civilisation", explique
Marianne Rosenstiehl, auteure de la vingtaine de photos sur les règles exposées au
petit espace à Paris au mois de décembre 2014.
L’artiste fut la première femme photographe à entrer à l’agence Sygma - elle avait 23 ans. Deux décennies plus tard, de grands comédiens et actrices, et hommes politiques sont passés devant son objectif. Cette fois, elle expose un travail personnel sur un sujet singulier, mais déjà exploré par d'autres. A commencer par l'anthropologue Françoise Héritier qui a beaucoup écrit sur les "flux" humains, et qui
rappelle qu'au fil des siècles "
les menstrues chez la femme sont la forme inachevée et imparfaite du sperme".
Depuis son adolescence, la photographe est
« intriguée par l’invisibilité de ce phénomène physiologique », qu’elle a décidé enfin d’aborder à travers la photo.
« En préparant ce travail, je me suis rendue compte à quel point l’absence de représentation de ce thème était criante, à en devenir suspecte », a-t-elle expliqué.
Une exposition réunissant de jeunes artistes plasticiens, peintres, illustrateurs, vidéastes, "Hic est sangis meus" - ceci est mon sang -, l'avait cependant précédée à Paris en août de cette année 2014, avant de
s'envoler pour Rome cet hiver.
Tandis
qu'une féministe égyptienne décidait, en août 2014 également de laisser couler son sang sur un drapeau du groupe Etat islamique afin de dire ce qu'elle en pensait...
En 2013, dés étudiant-e-s de l'Université de l'Etat d'Arizona élaboraient un manifeste activiste et "artiviste"
Are you menstruating today - êtes vous indisposée aujourd'hui ? -, afin d'en finir avec la vue patriarcale sur les règles...