C'est un
rapport inédit que publie l'Unicef sur l'excision. Afin d’établir un état des lieux fiable et précis des mutilations génitales féminines, l’agence onusienne consacrée à la protection des enfants s’est appuyée sur des enquêtes nationales réalisées sur les vingt dernières années dans 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, là où vivent plus de 90 % des femmes excisées dans le monde.
« C'est à ce jour la compilation la plus exhaustive de données statistiques et d'analyses sur le phénomène », affirme Laurent Duvillier, porte-parole de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Des régressions et des stagnationsPremière conclusion encourageante du rapport, ces mutilations, qui consistent à couper une partie ou la totalité des organes génitaux externes de la femme, sont en régression dans un peu plus de la moitié des pays étudiés. Le recul est particulièrement net dans les pays où la pratique touche moins d’un tiers des femmes et des filles. «
Au Bénin, en Irak, au Liberia, au Nigeria et en République centrafricaine, la prévalence de l'excision a chuté de moitié environ », note le rapport. Une régression est aussi constatée dans les pays où la pratique est fortement répandue. Par exemple, au Burkina Faso et en Ethiopie,
« ces pratiques ont reculé de 19 à 31 points chez les filles de 15 à 19 ans par rapport aux femmes de 45 et 49 ans », détaille le rapport.
En revanche, aucun changement à Djibouti, en Guinée Bissau, en Egypte, au Mali, au Sénégal, en Somalie, au Soudan, au Tchad et au Yémen. Dans ces 10 pays, plus de la moitié des femmes et des filles sont soumises à l’excision. En Somalie, en Guinée, à Djibouti et en Egypte, où le taux de prévalence oscille entre 91 et 98%, elles sont quasiment toutes touchées.