Fil d'Ariane
Le 26 avril 2021, une nouvelle condamnation est tombée. Poursuivie pour "propagande" contre la République islamique, Nazanin Zaghari-Ratcliffe écope d'un an de prison et d'un an d'interdiction de quitter l'Iran, un mois seulement après avoir fini de purger une peine de cinq ans de prison.
BREAKING Iran sentences Nazanin Zaghari-Ratcliffe to further one-year jail term https://t.co/pwP1wjRz5S
— The Guardian (@guardian) April 26, 2021
"Je pense que la manière dont elle est traitée équivaut à de la torture et les Iraniens ont une obligation très claire et sans équivoque de la libérer", a déclaré sur la BBC Dominic Raab, le chef de la diplomatie britannique.
Les autorités iraniennes ont toujours nié qu'elle ait été maltraitée. L'ONG britannique Redress a jugé dans un rapport mi-mars que Nazanin Zaghari-Ratcliffe souffrait d'un stress post-traumatique grave après avoir subi des "mauvais traitements" et qu'elle devait donc être reconnue par Londres comme "victime de torture". Dans une tribune publiée sur le site Declassified UK, Richard Ratcliffe estime que Londres doit mieux protéger ses ressortissants et a raconté qu'il n'avait pas encore discuté avec sa fille Gabriella de "ce que deux ans supplémentaires sans maman signifient".
Les dernières informations sur le site info >Iran : Londres qualifie de "torture" le traitement infligé à sa ressortissante Zaghari-Ratcliffe
En 2016, elle a été condamnée à 5 ans de détention pour appels à la sédition, accusations qu'elle nie.
L'humanitaire aujourd'hui âgée de 42 ans, est assignée à résidence depuis octobre 2020. Après quatre ans passés privée des siens, dans une cellule de la prison d'Evin à Téhéran, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait alors pu bénéficier d'un sursis.
"Nazanin a été libérée temporairement pour deux semaines jusqu'au 4 avril", indiquait Richard Ratcliffe, son mari, dans un communiqué. Elle devait toutefois porter un bracelet électronique limitant ses déplacements dans un rayon de 300 mètres autour du logement de ses parents. Bracelet qu'elle ne porte plus depuis début mars 2021.
"Bien sûr, je suis très heureux que Nazanin ait été temporairement libérée. Elle avait un grand sourire sur le visage, lorsqu’on a communiqué avec elle. Elle était heureuse de voir Gabriella, notre fille, qui lui a montré la maison, ses jouets, son lit, sa vie à Londres… Pendant un instant, nous avons été presque une famille normale", confiait son époux sur l'antenne de nos confrères de RFI :
Iran: l’époux de Nazanin Zaghari-Ratcliffe soulagée après sa libération temporaire https://t.co/T06VTSFg6C pic.twitter.com/ksHOvSNeVV
— RFI (@RFI) March 18, 2020
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, exhortait déjà le régime iranien à "garantir qu'elle reçoive tout traitement médical nécessaire". Il a également appelé Téhéran à "libérer tous les binationaux britanniques détenus arbitrairement en Iran".
Glimmer of hope: #FreeNazanin campaign reports that British-Iranian dual national Nazanin Zaghari-Ratcliffe has been TEMPORARILY RELEASED from her unjust imprisonment in Tehran, #Iran to her parent's home there until Apr. 4. pic.twitter.com/1EhCTd93um
— IranHumanRights.org (@ICHRI) March 17, 2020
Fin février 2020, la famille de Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait dit craindre qu'elle ait été contaminée par le nouveau coronavirus, qui frappe particulièrement l'Iran, tandis que les autorités judiciaires iraniennes avaient affirmé qu'elle était "en parfaite santé". "Elle nous a dit qu’elle en avait eu les symptômes, il y a environ trois semaines. Et elle va mieux depuis 3 ou 4 jours, les symptômes ont pratiquement disparu alors qu’elle était encore en prison", a précisé son époux sur RFI.
Même si sa détention avait été jusqu'ici peu médiatisée, elle exacerbe les tensions entre Londres et Téhéran. Nazanin Zaghari-Ratcliffe était employée de la Fondation Thomson Reuters , la branche humanitaire de l'agence de presse canado-britannique du même nom et avait été arrêtée le 3 avril 2016 à l’aéroport de Téhéran alors qu’elle revenait de vacances avec sa fille d'un an et demi. La petite Gabriella aujourd'hui âgée de presque 7 ans a été placée chez ses grands-parents maternels.
157 femmes se trouvent derrière les barreaux en Iran pour des crimes non prémédités, dont 133 pour des délits financiers.