Né le 18 mai 1924 à Saint-Etienne et mort à Paris où il était hospitalisé, celui qui fut député puis sénateur de la Loire avait réussi, dans la France très conservatrice d'avant 1968, à faire adopter, contre la majorité de son camp, la loi qui porte son nom.
Un texte qui valut à cet élu UNR (ancêtre du RPR) d'être qualifié de
"malfaiteur public" sur les bancs du Sénat. Au Parlement, "
j'ai tout entendu", racontera plus tard le député de la Loire qui avait pourtant obtenu l'aval du général de Gaulle pour présenter son texte même si le chef de l'Etat, très nataliste, n'y était pas, au départ, favorable. Pas plus que de nombreuses personnalités, à commencer par Yvonne de Gaulle, la propre épouse du président, les associations catholiques ou l'ordre des médecins.
La loi sera finalement promulguée le 28 décembre 67, mais il faudra attendre deux ans pour que les premiers décrets d'application soient publiés. Pourquoi ce combat contre son camp ? "
J'ai été élevé par deux femmes exceptionnelles, raconte-t-il dans une interview enregistrée en 1981 où il apparaît, rond, direct, affable, en compagnie de sa fille et de sa petite-fille. (....)
Pour moi, hommes et femmes c'est pareil", ajoute-t-il en soulignant que nombre de ses compagnes de la Résistance ont été agents de liaison ou parachutistes, comme lui, et que plusieurs d'entre elles sont tombées sous les coups de l'ennemi.
A Londres déjà, où il était arrivé à 17 ans, "
l'âge des premiers émois", dit-il, il avait découvert un contraceptif féminin, le "
gynomine", et en pourvoyait généreusement ses amis, gagnant ainsi son surnom de "Lulu la pilule"...