Roman sur la guerre d'Espagne mais aussi hommage vibrant à une mère. Pas pleurer, le roman de Lydie Salvayre, Goncourt 2014, entrelace l'universel et le particulier, la violence et la légèreté, dans un savoureux mélange de français et d'espagnol.
Pas pleurer est "le livre le plus libre et le plus joyeux" de Lydie Salvayre, qui a déjà signé une vingtaine de romans, "et un magnifique hommage à sa mère: j'aurais aimé pouvoir faire la même chose pour la mienne", a souligné Paule Constant, l'une des jurés du Goncourt.
Un roman à deux voix, celle de l'écrivain Georges Bernanos (1888-1948), témoin horrifié des atrocités commises par les nationaux pendant la guerre d'Espagne, avec la bénédiction de l'Église catholique. Et celle de Montserrat Monclus Arjona, dite Montse, mère de Lydie Salvayre. La vieille femme a tout gommé de sa mémoire et se souvient seulement, soixante-dix ans après, de son adolescence pendant l'été 1936 en Catalogne.
Cette confession a bouleversé la romancière. "Je n'avais jamais eu, jusqu'ici, le désir de me rouler dans les souvenirs maternels de la guerre civile, ni dans les ouvrages qui lui étaient consacrés", explique la lauréate du Goncourt, aujourd'hui sexagénaire.
"Mais j'ai le sentiment que l'heure est venue pour moi de tirer de l'ombre ces événements d'Espagne que j'avais relégués dans un coin de ma tête pour mieux me dérober sans doute aux questionnements qu'ils risquaient de lever". Des questions sur le silence des démocraties, la révolte inattendue du catholique et royaliste Bernanos, les manoeuvres équivoques des staliniens à l'arrière du camp républicain...
Pas pleurer est "le livre le plus libre et le plus joyeux" de Lydie Salvayre, qui a déjà signé une vingtaine de romans, "et un magnifique hommage à sa mère: j'aurais aimé pouvoir faire la même chose pour la mienne", a souligné Paule Constant, l'une des jurés du Goncourt.
Un roman à deux voix, celle de l'écrivain Georges Bernanos (1888-1948), témoin horrifié des atrocités commises par les nationaux pendant la guerre d'Espagne, avec la bénédiction de l'Église catholique. Et celle de Montserrat Monclus Arjona, dite Montse, mère de Lydie Salvayre. La vieille femme a tout gommé de sa mémoire et se souvient seulement, soixante-dix ans après, de son adolescence pendant l'été 1936 en Catalogne.
Cette confession a bouleversé la romancière. "Je n'avais jamais eu, jusqu'ici, le désir de me rouler dans les souvenirs maternels de la guerre civile, ni dans les ouvrages qui lui étaient consacrés", explique la lauréate du Goncourt, aujourd'hui sexagénaire.
"Mais j'ai le sentiment que l'heure est venue pour moi de tirer de l'ombre ces événements d'Espagne que j'avais relégués dans un coin de ma tête pour mieux me dérober sans doute aux questionnements qu'ils risquaient de lever". Des questions sur le silence des démocraties, la révolte inattendue du catholique et royaliste Bernanos, les manoeuvres équivoques des staliniens à l'arrière du camp républicain...
" C'est le plus biographique de mes romans (...) Les livres que j'écrivais jusqu'à présent avaient une audience limitée. L'audience va grandir, c'est un vrai bonheur ", a t-elle confié aux journalistes.
Un livre autobiographique en effet, puisque Lydie Salvayre est née en 1948 de parents républicains espagnols exilés dans le sud de la France pour fuir le franquisme. Son père est andalou et sa mère catalane. Elle a passé son enfance près de Toulouse et appris le français seulement à l'école primaire.

Lydie Salvayre, parmi les rares femmes a avoir reçu le prix Goncourt
Le ministère de la Culture a également félicité l’auteure : "C’est la consécration ultime pour cette romancière de talent ".
"Je suis très heureuse, je suis très émue", a, quant à elle, commenté Lydie Salvayre, les larmes aux yeux, après avoir reçu le prix Goncourt 2014 au restaurant Drouant, qui accueille l’évènement depuis cent ans.
Après avoir suivi des études de Lettres puis de médecine, et exercé comme psychiatre, Lydie Salvayre publie son premier roman en 1990 : La Déclaration, puis viendront notamment La Médaille (1993), La Compagnie des spectres (1997), élu meilleur livre de l'année par le magazine Lire et prix Novembre (aujourd'hui prix Décembre), BW (2008) ou Sept femmes (2013). Son oeuvre est traduite dans une vingtaine de langues.
A ce jour, elle fait partie des 11 femmes qui ont reçu le prix Goncourt contre 100 hommes, dont Simone de Beauvoir ou Marguerite Duras. C’est en 1944 seulement qu’une femme, Elsa Triolet, est récompensée pour son recueil de nouvelles Le premier accroc coûte 200 francs.