Femme aussi "tortionnaire", "mafieuse" ou "agent secret"
L'ouvrage fait preuve aussi d'honnêteté. Les femmes citées n'ont pas toutes fait des choses remarquables. Et ça, l'auteure le souligne. Certaines ont exercé des "métiers" controversés voire dangereux. Exemple : tortionnaire. "90% des faits de grande criminalité sont commis par des hommes. Ce qui laisse quand même aux femmes 10% de la violence la plus noire, souligne dans son ouvrage Catherine Dufour qui ne veut pas tomber dans la caricature de la femme vertueuse. Il peut paraître nécessaire de jeter un œil dans cette fosse puisque, avec un peu d'entraînement et les circonstances adéquates, nous pouvons toutes tomber dedans". Dans l'Histoire, l'auteure cite Irma Grese, gardienne SS dans les camps de concentration nazis en Allemagne et connue pour son comportement particulièrement cruel à l'égard des prisonniers.
Honnêteté aussi vis à vis à de la réalité de certains métiers comme celui d'agent secret. Catherine Dufour cite le cas de Gabrielle Petit, espionne belge qui a fini par être fusillée en 1916 à l'âge de 23 ans. "Elle n'a pas parlé", écrit-elle. Catherine Dufour cite aussi Alice Legoff (le nom a été changé), française qui a travaillé plusieurs années à la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) avant de changer complètement de métier pour des raisons éthiques : "pour travailler là bas, il faut quand même assumer qu'on tire sur des cibles, que toi, tu désignes. Tu fais partie de cette énorme machine de guerre", raconte-t-elle à Catherine Dufour.
17% des métiers complètement mixtes
Le but de ces histoires : casser les stéréotypes qui continuent de restreindre le choix professionnel des jeunes filles. Car, en France, seul 17% des métiers sont complètement mixtes, selon le
rapport du gouvernement français "Lutter contre les stéréotypes filles-garçons". Plusieurs raisons sont avancées dans cette enquête. Malgré des meilleures réussites scolaires que les garçons, les filles choisissent en général des filières moins sélectives et moins valorisées. Six filles sur dix se dirigent vers une filière Scientifique, contre huit garçons sur dix pour la même voie.
Cette forme de "ségrégation" professionnelle en fonction du sexe est plus visible dans l'enseignement professionnel proposé après la classe de troisième. Parmi eux, des CAP ou BEP garagiste, peintre en bâtiment, maçon, carrosserie, coiffure-esthétique, secrétariat, où moins de 30% des élèves sont de l'autre sexe. Quelques-unes de ces professions sont citées à la fin du guide. Catherine Dufour a voulu ainsi prouver aux femmes qu'elles peuvent exercer tous les métiers ou presque. Car, certaines professions restent encore fermées aux femmes comme celui de
sous-marinier.