Manifestations en Europe pour le droit à l'avortement

Des dizaines de milliers de femmes et d'hommes ont marché le 1er février pour préserver le droit à l'avortement en Espagne, mais aussi en ailleurs en Europe où il est de plus en plus menacé.
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Manifestations en Europe pour le droit à l'avortement
“Avortement légal pour ne pas mourir“, affiche cette manifestante, samedi 1er février à Madrid - AFP
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Aux cris "d'avortement libre", des milliers de personnes ont défilé le 1er février à Madrid pour la première grande manifestation contre le projet de loi qui supprime en Espagne le droit à l'interruption de grossesse. Partout ailleurs en Europe, d'autres rassemblements appuyaient les Espagnoles, mais aussi alertaient sur un mouvement plus général de recul à l'oeuvre, dans les pays qui disposent de ce droit fondamental des femmes à disposer de leur corps. Du reste, malgré ces défilés, le ministre de la Justice espagnol Alberto Ruiz-Gallardón continue à clamer partout que bientôt tous les pays européens s'aligneront sur son projet de loi qui limite l'interruption volontaire de grossesse aux cas de viol et de risque sanitaire pour les femmes, d'un ton sans concession, parlant de lui à la 3ème personne du singulier : "Vous avez mon engagement personnel. Aucun cri ni aucune insulte proféré contre ce ministre ne le fera renoncer à notre promesse de réguler les droits de la femme et du conçu". Et cela alors même que cette législation en attente d'être présentée aux parlementaires ibériques, divise dans les rangs de la droite elle-même.

Ainsi Celia Villalobos, députée membre du Parti populaire (PP) au pouvoir assume ouvertement sa position en faveur de l'IVG. Vice-présidente du Parlement, ex-ministre de la Santé et élue depuis vingt-cinq ans, elle observe une évolution : « Certains pensaient qu'au PP, il n'y avait que moi, l'électron libre, pour s'opposer à la réforme. Ils ont été surpris quand ils ont vu les sondages. » Effectivement 70% des électeurs de cette formation  seraient opposés au projet qui supprime la loi de 2010, votée sous les socialistes, permettant l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du foetus ou de grave danger physique ou psychique.

Dans les rues madrilène, le mot d'ordre était à la détermination : "C'est une énorme mobilisation. Nous sommes venus dire au gouvernement que nous sommes nombreux à refuser que nous retournions 40 ans en arrière", réitère Begona Piñero de l'association Las Comadres des Asturies (nord de l'Espagne), à l'origine de la manifestation et d'un "train pour la liberté" (#TrenDeLaLibertad).

Dans la foule d'âge mûr, la plupart des manifestants disaient ne pas vouloir revivre l'époque de la dictature franquiste (1939-1975), lorsque les femmes espagnoles allaient subir un avortement en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas.

Ailleurs, dans les pays voisins, des voix ont fait écho aux Espagnol-e-s : le gouvernement français a dénoncé, par la voix de sa ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, une loi qui "renverrait les femmes à l'âge de pierre". Tandis que plusieurs milliers de personnes marchaient à Paris et dans plusieurs villes de France pour défendre le droit "fondamental" à l'avortement.
 

Une atteinte aux libertés des femmes

03.02.2014récit de Nicolas Dudouet
Retour en images sur la manifestation de Madrid et des défilés de soutien en Europe, contre ce qui pourrait apparaître comme le premier épisode d'une offensive plus vaste contre les droits des femmes sur le vieux continent. 
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