Une candidate qui bouscule Une première. Au Brésil, deux femmes sont données favorites de la prochaine élection présidentielle dont le premier se déroulera le 5 octobre 2014. La nouvelle arrivante, Marina Silva, 56 ans, bouscule cette campagne qui était jusque-là sans suspens. Le 21 août 2014, Marina Silva a été désignée officiellement candidate du Parti socialiste brésilien (PSB). Elle remplace Eduardo Campos, candidat décédé une semaine plus tôt dans un accident d'avion - elle était sa vice-présidente sur la liste du PSB. A moins de deux mois du scrutin, c'est une candidature d'urgence mais surtout stratégique. Marine Silva est perçue comme une adversaire redoutable de
Dilma Rousseff, la "Dame de fer" brésilienne. Une semaine après sa désignation, un sondage de l'
Institut Ibope (lien en portugais), publié le 26 août 2014, place Marina Silva en deuxième position avec 29% des intentions de vote. Elle arrive derrière Dilma Rousseff (Parti des Travailleurs-PT), en première position, qui recueillerait 34% des suffrages. Mais à l'époque, voilà un mois, la présidente sortante semblait devoir s'incliner au second tour avec 36% des voix face à la candidate écologiste avec 45% des intentions de vote. Depuis, la tendance s'est inversée et le 30 septembre, une nouvelle étude donnait à Dilma Roussef au deuxième tour 49 % des intentions de vote, contre 41 % à sa rivale de l'opposition. Mais ce qui frappe c'est surtout la fulgurance de l'ascension de Marina Silva. En comparaison, Eduardo Campos, candidat défunt du PSB, lui, obtenait seulement 8% des intentions de vote au premier tour. La candidature de Marina Silva a multiplié quasiment par quatre le score du PSB. Pour Jean-Jacques Fontaine, journaliste suisse installé au Brésil et auteur du livre L'invention du Brésil (L'Harmattan, 2014), "la mort d'Eduardo Campos a causé un effet émotionnel qui a joué un rôle important". Mais pas seulement. Marina Silva est devenue une valeur sûre en politique. "Marina était une caution pour Eduardo Campos qui, lui, n'était pas très connu en dehors du Pernambouc (Etat du Brésil - centre du Nordeste - dont il était gouverneur, ndlr). Pour avoir une certaine projection nationale, il était donc assez logique que Marina prenne sa place". Lors de la présidentielle de 2010, Marina Silva, qui s'était présentée sous les couleurs du Parti vert du Brésil, avait créé la surprise. Elle était arrivée troisième avec 19,3% des voix, privant Dilma Rousseff d'une victoire dès le premier tour.