Assise sur un banc, Carla, 15 ans, attend, sous la chaleur estivale, d’être reçue par une conseillère conjugale et familiale. “Je suis venue pour avoir une contraception. J’ai des rapports sexuels avec mon copain et je ne veux pas que ma mère soit au courant. Ici, on peut être suivi par une gynécologue et c’est gratuit”, explique l’adolescente, une cigarette pendue aux lèvres. Comme Carla, en 2013, le planning familial de Marseille a reçu 6400 personnes. Interruption volontaire de grossesse (IVG), contraception, violences conjugales, maladies sexuellement transmissibles (MST) ou discriminations sexuelles, depuis 1973, l’association, divisée en soixante-six antennes départementales, reçoit, conseille et oriente toutes les femmes qui le souhaitent.
Mais voilà
qu’après 50 ans d’existence de ce service unique aux femmes, à la renommée mondiale, l’avenir du
planning familial 13, l’un des plus importants de France, s’assombrit. En cause, des difficultés financières qui plombent les comptes de l’association. “En 2013, on a fini l’année avec un déficit de 67 000 euros. En 2014, se sera 40 000. Et, pour 2015, on risque une cessation de paiement”, s’alarme Claire Ricciardi, directrice adjointe de l’antenne marseillaise. Dans un soucis d’économie, l’antenne départementale a donc décidé de ne pas remplacer le départ de deux salariés et de procéder, pour la première fois de son histoire, à une fermeture annuelle de dix jours (du 4 au 14 août).
“Comme nous ne payons plus les heures supplémentaires, les salariés doivent bien les écouler. C’est aussi une manière de montrer que nous ne sommes pas éternels”, prévient la directrice adjointe postée face à une bouée et une pancarte sur laquelle est écrit “pour pas couler, on sort nos bouées”.