Fil d'Ariane
« Melirose est restée dans le coma pendant deux-trois semaines, ne pouvant plus parler. Et pourtant je ne l’ai jamais entendue se plaindre de douleur. Elle reste extraordinairement battante », raconte Laurence Ligier qui a pu entrer rapidement en contact avec elle grâce à la soeur de Melirose. Victime de viol elle a été prise en charge par l'association Caméléon de Laurence Ligier (lire en encadré ci-dessous). Son accident est aussi relayé par une chaîne philippine au Koweït. « Au début, ils l'ont annoncée morte. Et elle a bien failli mourir ce jour-là », se souvient Laurence Ligier qui se saisit de l'histoire de Melirose pour pousser « un coup de gueule parce qu’il y en a de trop à qui cela arrive. »
Elles sont « Népalaises, Érythréennes, ou encore Philippines, énumère Laurence Ligier. Etant connues pour être assez dociles et travailleuses, les Philippines sont très demandées. Souvent, leurs employeurs les enferment, leur piquent leur passeport. Elles n’ont pas le droit de sortir et doivent travailler toute la journée, et sont bonnes à tout faire : ménage, cuisine, s’occuper des enfants. »
« Il y a aussi les hommes sur les chantiers à Abu Dhabi, etc. C’est le même traitement. Ils vivent dans des cages à lapin. Ils sont exploités, victimes d’esclavagisme, maltraités en fonction de leur nationalité parce que certains sont plus ou moins rebelles », souligne encore Laurence Ligier.
Sur le site de l’OIT, il est énuméré les situations auxquelles nombre d’entre eux sont confrontés : « de très bas salaires, des horaires de travail excessifs, ils n’ont aucun jour de repos hebdomadaire garanti et sont parfois victimes d’abus physiques, mentaux ou sexuels ou d’entrave à leur liberté de circulation. »
Exploités, travaillant dans des conditions de travail déplorables violant les droits humains, difficiles pour ces domestiques de faire entendre leurs histoires. Melirose voudrait aujourd’hui être leur porte-voix.