Les Lionnes du Cameroun, toutes griffes dehors

Claudine Falone Mefometou Tcheno
Elle est l’une des rares internationales camerounaises à jouer en France, en première division. Défenseuse réputée pour sa régularité et sa combativité, Claudine Falone s’est imposée à Guingamp où elle effectue sa deuxième saison.
Partie dans les années 2000 de Douala, la capitale économique du Cameroun, elle fait ses gammes en Russie, en Serbie et à Arras, dans le nord de la France.
Elle rejoint la sélection en 2011. À son actif, une participation aux Jeux olympiques, une Coupe du monde (elle est titulaire lors des quatre matchs en 2015) et deux Coupes d’Afrique des Nations. En 2018, au Ghana, sa lecture du jeu et son bon sens de l’anticipation lui valent d’être sélectionnée dans l’équipe-type de la CAN.
Raissa Feudjo

Véritable chef d’orchestre de l’équipe nationale camerounaise, Raissa Feudjo est aujourd’hui une titulaire indiscutable du onze des Lionnes indomptables. À 23 ans, cette robuste milieu de terrain détonne par son impact physique et son intelligence de jeu. Des qualités qui lui ont valu en 2016 et 2018 de figurer dans le top 5 des meilleures joueuses africaines. Passionnée de football depuis l’enfance, Raissa Feudjo débute sa carrière en 2008 au Lorema de Yaoundé. Afin de vivre de sa passion, elle décide de rejoindre la Turquie, puis la Finlande.
Cette première expérience européenne durera cinq ans. Depuis janvier dernier, l’internationale camerounaise évolue à l’UD Granadilla Tenerife, un club de première division de la Ligue espagnole. Un challenge relevé et un timing idéal pour la jeune originaire de Dschang qui participe en France à sa deuxième Coupe du monde.
Gabrielle Aboudi Onguéné

En sélection depuis onze ans, Gabrielle Onguéné est, au Cameroun, la joueuse la plus populaire. Avec son petit gabarit (1,53 m pour moins de 60 kg), la remuante avant-centre des Lionnes indomptables donne du fil à retordre aux défenses adverses. Rapide et technique, celle que l’on surnomme OG7 ou "petite voiture" enchante ses nombreux fans à chacune de ses accélérations sur son côté droit.
À 30 ans, l’attaquante du CSKA Moscou effectue sa quatrième saison en Russie après avoir débuté sa carrière au Cameroun en 2005. Élue meilleure joueuse de la CAN 2016, la double vice-championne d’Afrique engrange les distinctions collectives et individuelles. Mais elle rêve toujours du titre de championne d’Afrique. En 2012, lors de la première participation des Lionnes aux Jeux olympiques, à Londres, Gabrielle Aboudi Onguéné écrit l’une des plus belles pages du football féminin en inscrivant le premier et seul but du Cameroun en trois rencontres.
Gaëlle Deborah Enganamouit

En trois ans, l’ancienne attaquante du Tonnerre Kalara Club et du Lorema de Yaoundé évolue sans succès en Suède, en Chine, en Norvège… Puis, à Malaga, en première division espagnole : une collaboration brutalement interrompue le 4 avril dernier.
Au niveau continental, son bilan sportif est tout aussi mitigé entre une Coupe d’Afrique des Nations en demi-teinte en 2016 et un pénalty décisif manqué en 2018 au Ghana, synonyme d’élimination pour les Lionnes indomptables – un raté mal digéré à Yaoundé par quelques supporters qui tentent même d’incendier son domicile familial. Cette année, les fans de Gaëlle Enganamouit espèrent que la vice-championne d’Afrique retrouvera sa fougue. En attendant, elle qui a quitté son pays à 19 ans pour devenir professionnelle en Serbie vient d’inaugurer, en janvier dernier, la Rails Football Academy, premier centre de formation camerounais entièrement dédié aux jeunes filles.
Malgré la défaite (0-1) contre le Canada, les #LionnesIndomptables conserve l'affection, le soutien des fans et leurs chances de qualification pour le second tour de #France2019. Prochain match le 15 juin contre les Pays-Bas à Valenciennes@FIFAWWC_CMR @FIFAWWC #AllezLesLionnes pic.twitter.com/QSL0pWfHEd
— Fecafoot-Officiel (@FecafootOfficie) 11 juin 2019
Les Banyana Banyana : porter haut les couleurs sud-africaines

En neuf ans, la progression de cette ancienne sociétaire du JVW FC (club créé en 2013 par Janine Van Wyk, la capitaine de l’équipe de football d’Afrique du Sud) est exceptionnelle. Très jeune, Linda Mothlalo attrape le virus du ballon rond par son père Johanes Mothlalo, footballeur amateur, et par son oncle, gardien professionnel dans les années 1970-1980 de la grande équipe de Soweto, les Kaizer Chief.
Elle passe une partie de son adolescence à Pretoria, au lycée du centre de performance de Tukssport, un établissement secondaire dédié aux sportifs de haut niveau. Parallèlement, la native de Brandvlei honore les sélections des jeunes, intègre l’équipe nationale et dispute à 18 ans, au Cameroun, sa première Coupe d’Afrique des Nations (CAN). En février 2018, la Sud-Africaine s’envole pour les États-Unis. Après une bonne saison à Houston Dash, la jeune milieu de terrain décide de poursuivre sa carrière en Chine au Beijing Phoenix.
Finaliste à la dernière CAN au Ghana, Linda Mothlalo réalise, à 21 ans, l’un de ses rêves : se qualifier avec les Banyana Banyana
pour une Coupe du Monde.

À 32 ans, l’emblématique capitaine de l’Afrique du Sud dispute sa première Coupe du Monde. Une récompense pour ce pilier de la défense des Banyana Banyana, en sélection depuis 2005. Après une longue carrière entamée dans son pays natal, Janine Van Wyk a évolué entre 2017 et 2018 dans le club de Houston Dash, aux États-Unis. Elle est ainsi devenue la première Sud-Africaine à jouer dans la célèbre NWSL, la Ligue professionnelle américaine de football féminin.
La plus capée des Banyana Banyana (plus de 150 sélections) est aussi engagée dans le développement du football féminin. En 2012, elle a créé la JVW School League, un programme permettant aux jeunes flles scolarisées de pratiquer le football. Puis le JVW FC, un club de l’élite du championnat de football féminin sud-africain, pourvoyeur de joueuses pour la sélection nationale depuis quelques années.
Lebohang Ramalepe

Lebohang Ramalepe a également acquis une dimension continentale. Elle figure dans le onze type africain de la CAN 2018. Cette reconnaissance récompense son parcours honorable mais tumultueux. Entre 2011 et 2013, l’internationale avait interrompu sa carrière, car elle vivait mal en équipe nationale la pression du résultat. Deux années à oublier pour la jeune femme, passionnée de football depuis son enfance, au grand désarroi de sa mère qui a fini par accepter son métier.

Un but inscrit à quatre minutes de la fin du temps réglementaire contre le Nigeria, huit fois champion d’Afrique. Ce 18 novembre 2018, dans l’antre du stade de Cape Coast (premier match de la Coupe d’Afrique des Nations au Ghana), Thembi Kgatlana, vient d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du football féminin sud-africain. Cette victoire est la deuxième en vingt ans des Banyana Banyana sur les Supers Falcons du Nigeria. Un mois et demi plus tard, la demi-volée de l’attaquante de 23 ans est officiellement désignée but de l’année par la CAF, une première pour une femme.
En plus de cette distinction, la Sud-Africaine est élue meilleure joueuse du continent. L’ancienne étudiante de l’Université du Cap-Occidental joue au football depuis l’âge de 8 ans. Sa progression est fulgurante. Rapide et explosive, l’avant-centre dz 1,55 m signe en février 2018 aux États-Unis, à Houston Dash. Le club est dirigé par la suédoise Vera Pauw, ancienne sélectionneuse des Banyana Banyana entre 2014 et 2017. En 16 matchs, Chrestinah Thembi Kgatlana marque deux buts. Un an plus tard, comme sa co-équipière et compatriote Linda Mothlalo, elle s’engage au BG Phoenix de Beijing, en Chine. Malgré un tirage au sort compliqué en Coupe du monde pour les Banyana Banyana, la meilleure buteuse de la CAN 2018 compte bien déjouer quelques pronostics.
Les Nigérianes, après l'Afrique, le sacre mondial ?

Sa longévité exceptionnelle en équipe nationale force le respect et l’admiration. À 36 ans, la patronne de la défense nigériane dispute en France sa cinquième Coupe du monde. Rigoureuse et disciplinée, la quadruple championne d’Afrique (2010, 2014, 2016, 2018) s’est forgée un mental d’acier. En témoigne cet épisode marquant de sa carrière, il y a trois ans : lors d’une mauvaise chute en finale de la CAN 2016 au Cameroun, Onome Ebi se fracture le poignet. Elle est éloignée des terrains pendant quatorze mois.
En mars 2018, la joueuse cadre des Supers Falcons opère un retour inattendu sur les pelouses d’Asie. Elle signe un contrat d’un an en Super League chinoise, au Henan Huishang. Après avoir évolué en Suède, en Turquie et en Biélorussie, l’ancienne sociétaire des Bayelsa Queens FC au Nigéria n’est pas encore près de raccrocher ses crampons.
Asisat Oshoala
La triple meilleure joueuse africaine (2014, 2016 et 2017) est sans doute l’une des plus douées de sa génération. La Nigériane se révèle en 2014 en glanant deux titres : meilleure joueuse et meilleure buteuse en Coupe du monde des moins de 20 ans. Idem à la CAN.

Après une saison à Arsenal, l’ancienne attaquante de River Angel au Nigeria signe en Asie, au Dalian Quanjian FC et s’adjuge en 2017 le titre de meilleure buteuse du championnat chinois. L’année dernière au Ghana, malgré une saison moyenne, elle remporte avec l’équipe nationale, un neuvième titre continental. L’attaquante de 24 ans décide de revenir en Europe. Son club chinois la prête au FC Barcelone. En quatre matchs, Asisat Oshoala inscrit sept buts.
Finaliste de la Ligue des championnes pour la première fois de l’histoire des Blaugranas, la Nigériane en pleine forme dispute cette année la huitième Coupe du monde des Super Falcons.
Tochukwu Olueh
"Je veux être la meilleure gardienne de but de la Coupe du monde féminine". Sans complexe, la portière de 32 ans des Super Falcons affiche clairement ses ambitions pour le Mondial en France.

Devenue une joueuse-clé du dispositif défensif de Thomas Dennerby, l’entraineur suédois des championnes d’Afrique, le dernier rempart de la sélection nigériane compte profter de l’exposition médiatique du Mondial pour retrouver un club en Europe, après des expériences mitigées en Biélorussie et en Norvège.
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