Véritable chef d’orchestre de l’équipe nationale camerounaise, Raissa Feudjo est aujourd’hui une titulaire indiscutable du onze des Lionnes indomptables. À 23 ans, cette robuste milieu de terrain détonne par son impact physique et son intelligence de jeu. Des qualités qui lui ont valu en 2016 et 2018 de figurer dans le top 5 des meilleures joueuses africaines. Passionnée de football depuis l’enfance, Raissa Feudjo débute sa carrière en 2008 au Lorema de Yaoundé. Afin de vivre de sa passion, elle décide de rejoindre la Turquie, puis la Finlande.
Cette première expérience européenne durera cinq ans. Depuis janvier dernier, l’internationale camerounaise évolue à l’UD Granadilla Tenerife, un club de première division de la Ligue espagnole. Un challenge relevé et un timing idéal pour la jeune originaire de Dschang qui participe en France à sa deuxième Coupe du monde.
En sélection depuis onze ans, Gabrielle Onguéné est, au Cameroun, la joueuse la plus populaire. Avec son petit gabarit (1,53 m pour moins de 60 kg), la remuante avant-centre des Lionnes indomptables donne du fil à retordre aux défenses adverses. Rapide et technique, celle que l’on surnomme OG7 ou "petite voiture" enchante ses nombreux fans à chacune de ses accélérations sur son côté droit.
À 30 ans, l’attaquante du CSKA Moscou effectue sa quatrième saison en Russie après avoir débuté sa carrière au Cameroun en 2005. Élue meilleure joueuse de la CAN 2016, la double vice-championne d’Afrique engrange les distinctions collectives et individuelles. Mais elle rêve toujours du titre de championne d’Afrique. En 2012, lors de la première participation des Lionnes aux Jeux olympiques, à Londres, Gabrielle Aboudi Onguéné écrit l’une des plus belles pages du football féminin en inscrivant le premier et seul but du Cameroun en trois rencontres.
Gaëlle Deborah Enganamouit
L’annonce de sa sélection en Coupe du monde le 24 mai dernier a déclenché une vive polémique. Car si Gaelle Enganamouit, 26 ans, cumule les titres les plus élogieux – meilleure joueuse du continent en 2015, première Africaine à marquer un triplé en Coupe du monde, détentrice depuis 2012 du record du but le plus rapide – elle peine aussi à retrouver son meilleur niveau après une blessure au genou en 2016.
En trois ans, l’ancienne attaquante du Tonnerre Kalara Club et du Lorema de Yaoundé évolue sans succès en Suède, en Chine, en Norvège… Puis, à Malaga, en première division espagnole : une collaboration brutalement interrompue le 4 avril dernier.
Au niveau continental, son bilan sportif est tout aussi mitigé entre une Coupe d’Afrique des Nations en demi-teinte en 2016 et un pénalty décisif manqué en 2018 au Ghana, synonyme d’élimination pour les Lionnes indomptables – un raté mal digéré à Yaoundé par quelques supporters qui tentent même d’incendier son domicile familial. Cette année, les fans de Gaëlle Enganamouit espèrent que la vice-championne d’Afrique retrouvera sa fougue. En attendant, elle qui a quitté son pays à 19 ans pour devenir professionnelle en Serbie vient d’inaugurer, en janvier dernier, la Rails Football Academy, premier centre de formation camerounais entièrement dédié aux jeunes filles.
Linda MothlaloEn neuf ans, la progression de cette ancienne sociétaire du JVW FC (club créé en 2013 par Janine Van Wyk, la capitaine de l’équipe de football d’Afrique du Sud) est exceptionnelle. Très jeune, Linda Mothlalo attrape le virus du ballon rond par son père Johanes Mothlalo, footballeur amateur, et par son oncle, gardien professionnel dans les années 1970-1980 de la grande équipe de Soweto, les Kaizer Chief.
Elle passe une partie de son adolescence à Pretoria, au lycée du centre de performance de Tukssport, un établissement secondaire dédié aux sportifs de haut niveau. Parallèlement, la native de Brandvlei honore les sélections des jeunes, intègre l’équipe nationale et dispute à 18 ans, au Cameroun, sa première Coupe d’Afrique des Nations (CAN). En février 2018, la Sud-Africaine s’envole pour les États-Unis. Après une bonne saison à Houston Dash, la jeune milieu de terrain décide de poursuivre sa carrière en Chine au Beijing Phoenix.
Finaliste à la dernière CAN au Ghana, Linda Mothlalo réalise, à 21 ans, l’un de ses rêves : se qualifier avec les Banyana Banyana
pour une Coupe du Monde.
Janine Van WykÀ 32 ans, l’emblématique capitaine de l’Afrique du Sud dispute sa première Coupe du Monde. Une récompense pour ce pilier de la défense des Banyana Banyana, en sélection depuis 2005. Après une longue carrière entamée dans son pays natal, Janine Van Wyk a évolué entre 2017 et 2018 dans le club de Houston Dash, aux États-Unis. Elle est ainsi devenue la première Sud-Africaine à jouer dans la célèbre NWSL, la Ligue professionnelle américaine de football féminin.
La plus capée des Banyana Banyana (plus de 150 sélections) est aussi engagée dans le développement du football féminin. En 2012, elle a créé la JVW School League, un programme permettant aux jeunes flles scolarisées de pratiquer le football. Puis le JVW FC, un club de l’élite du championnat de football féminin sud-africain, pourvoyeur de joueuses pour la sélection nationale depuis quelques années.
Lebohang Ramalepe
Cette latérale de 27 ans est, sur le flanc droit de la défense sud- africaine, une titulaire indiscutable. Lebohang Ramalepe compte une soixantaine de sélections. Son but, le deuxième des Banyana Banyana, inscrit le 27 novembre dernier à la 81e minute lors de la CAN au Ghana, a confirmé la détermination des jaunes et verts, dont le seul objectif était d’arracher une qualification historique en Coupe du monde. Grâce à ses performances en sélection, la solide arrière-droite est désormais avec Noko Matlou, sa coéquipière en club, l’une des dignes représentantes du Limpopo, une province du sud de la nation arc-en-ciel.
Lebohang Ramalepe a également acquis une dimension continentale. Elle figure dans le onze type africain de la CAN 2018. Cette reconnaissance récompense son parcours honorable mais tumultueux. Entre 2011 et 2013, l’internationale avait interrompu sa carrière, car elle vivait mal en équipe nationale la pression du résultat. Deux années à oublier pour la jeune femme, passionnée de football depuis son enfance, au grand désarroi de sa mère qui a fini par accepter son métier.
Les Nigérianes, après l'Afrique, le sacre mondial ?
Onome EbiSa longévité exceptionnelle en équipe nationale force le respect et l’admiration. À 36 ans, la patronne de la défense nigériane dispute en France sa cinquième Coupe du monde. Rigoureuse et disciplinée, la quadruple championne d’Afrique (2010, 2014, 2016, 2018) s’est forgée un mental d’acier. En témoigne cet épisode marquant de sa carrière, il y a trois ans : lors d’une mauvaise chute en finale de la CAN 2016 au Cameroun, Onome Ebi se fracture le poignet. Elle est éloignée des terrains pendant quatorze mois.
En mars 2018, la joueuse cadre des Supers Falcons opère un retour inattendu sur les pelouses d’Asie. Elle signe un contrat d’un an en Super League chinoise, au Henan Huishang. Après avoir évolué en Suède, en Turquie et en Biélorussie, l’ancienne sociétaire des Bayelsa Queens FC au Nigéria n’est pas encore près de raccrocher ses crampons.
Asisat OshoalaLa triple meilleure joueuse africaine (2014, 2016 et 2017) est sans doute l’une des plus douées de sa génération. La Nigériane se révèle en 2014 en glanant deux titres : meilleure joueuse et meilleure buteuse en Coupe du monde des moins de 20 ans. Idem à la CAN.
Un an plus tard, direction Liverpool. Asisat Oshoala devient la première Africaine à évoluer en Women’s Super League en Angleterre. En 2015, la BBC la désigne joueuse de l’année.
Après une saison à Arsenal, l’ancienne attaquante de River Angel au Nigeria signe en Asie, au Dalian Quanjian FC et s’adjuge en 2017 le titre de meilleure buteuse du championnat chinois. L’année dernière au Ghana, malgré une saison moyenne, elle remporte avec l’équipe nationale, un neuvième titre continental. L’attaquante de 24 ans décide de revenir en Europe. Son club chinois la prête au FC Barcelone. En quatre matchs, Asisat Oshoala inscrit sept buts.
Finaliste de la Ligue des championnes pour la première fois de l’histoire des Blaugranas, la Nigériane en pleine forme dispute cette année la huitième Coupe du monde des Super Falcons.
Tochukwu Olueh"Je veux être la meilleure gardienne de but de la Coupe du monde féminine". Sans complexe, la portière de 32 ans des Super Falcons affiche clairement ses ambitions pour le Mondial en France.
La vice-capitaine des Rivers Angels F.C., l’un des clubs les plus titrés du Nigeria, est dotée d’un petit gabarit, mais sa détermination sur sa ligne de but, sa bonne lecture du jeu et sa détente exceptionnelle en font l’une des meilleures gardiennes du continent. Héroïne de la dernière Coupe d’Afrique des Nations avec un but encaissé en cinq matchs et quatre arrêts décisifs lors des séances de tirs au but en demi-fnale et en finale, Tochukwu Oluehi figure sans surprise dans le onze type de la Confédération africaine de football.
Devenue une joueuse-clé du dispositif défensif de Thomas Dennerby, l’entraineur suédois des championnes d’Afrique, le dernier rempart de la sélection nigériane compte profter de l’exposition médiatique du Mondial pour retrouver un club en Europe, après des expériences mitigées en Biélorussie et en Norvège.