Autogérée – solidaire – laïque – féministe - citoyenne – écologique.
Bienvenue à la Maison des Babayagas de Montreuil, structure d’habitat participatif unique en France. Composée de logements sociaux, exclusivement destinés à des femmes de plus de 60 ans, aux revenus modestes, cette maison est le fruit non seulement d’un combat acharné mais aussi d’une réflexion profonde, durant 15 ans, sur la place accordée à la vieillesse par notre société consumériste occidentale.
Comme chaque deuxième vendredi du mois,
la maison des Babayagas déverrouille ses portes pour permettre la rituelle journée d’ouverture au monde, «
le repas partagé ». Il est midi. Un par un, les convives arrivent avec dans leur sac un «
petit quelque-chose » qu’ils déposent près de la grande table, déjà dressée. Ils sont accueillis par
Thérèse Clerc, grand sourire, à l’orée de ses 87 printemps, franche et charmeuse, embrassant et tutoyant chaque visiteur. Connaissances, habitants du quartier ou simples curieux, ils s’installent autour de la table et les conversations s’engagent après un rapide tour de table de présentation. Aujourd’hui, une dizaine de personnes sont reçues dans la pièce commune de la maison, ouverte sur un petit jardin paysagé, à l’abri des regards de la rue. Inaugurée en février 2013, la Maison des Babayagas se dresse en plein centre-ville de Montreuil, tout près des commerces et du métro. Son architecture en forme de modules rectangulaires superposés et bicolores s’inscrit avec discrétion et élégance dans l’environnement urbain. Quatre étages où palpitent des cœurs, certes usés, mais où vivent des esprits, animés de projets «
pour nous les vieux », comme aime à le répéter Thérèse Clerc, figure emblématique et charismatique de ce lieu si singulier.