Back to top
Nadjaty Harouna est cheffe du service d'odontologie au centre hospitalier de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte. Devant l'hôpital, dès sept heures du matin, des dizaines de patients attendent aux urgences dentaires. Ce service, l'un des rares de l'archipel, reçoit jusqu'à 100 personnes par jour.
Ici, les dentistes manquent et les besoins sont immenses. Nadjaty y exerce depuis 2004, après des études en France métropolitaine. "Durant mes études, j'ai eu l'occasion de revenir plusieurs fois en stage dans ce service. Cela m'a donné l'occasion de prendre conscience que je serai plus utile ici à Mayotte qu'en métropole. Nous sommes en tout et pour tout 13 chirurgiens pour 30 000 habitants", explique-t-elle.
Chez les enfants de six ans, on trouve en moyenne cinq à six caries par bouche.
Nadjaty Harouna
Nadjaty est la seule chirurgienne dentiste d'origine mahoraise sur l'archipel. Ses collègues viennent de métropole, et ils ne sont pas assez nombreux. Il manquerait plusieurs dizaines de dentistes pour répondre aux besoins de la population de Mayotte, qui sont grandissants : l'état de la santé bucco-dentaire se dégrade depuis quelques années. En cause : la surconsommation de sodas, d'aliments sucrés et le manque de prévention. "Chez les enfants de six ans, on trouve en moyenne cinq à six caries par bouche, ce qui est énorme par rapport à la métropole, où l'on trouve zéro, voire une seule carie," explique-t-elle.
Malgré des journées chargées, Nadjaty tient à préserver sa vie de famille. Elle ne souhaite pour autant pas quitter le milieu hospitalier, et met constamment en place de nouveaux projets. Elle envisage maintenant de faire circuler un bus sur l'archipel pour sensibiliser les plus jeunes à l'hygiène bucco-dentaire.