Alors que le président français François Hollande s'est dit attentif aux droits humains et à liberté d'expression lors de sa visite officielle en Tunisie, de jeunes artistes s'adonnent à la création au quotidien, comme la chanteuse franco-tunisienne Nawal Nawel Ben Kraiem qui ne cesse de naviguer entre les deux rives de la méditerranée.
Comme dans sa vie ou dans sa musique, Nawel Ben Kraiem paraît ne plus avoir de frontières. A 26 ans, elle multiplie les expériences artistiques et musicales. Chanteuse, auteur, comédienne et compositeur aux multiples expressions : arabes, française et anglais. D’une voix rocailleuse et douce à la fois, elle sait nous faire voyager dans des mondes différents et harmonieux à la fois où se croisent des rythmiques traditionnelles maghrébines et occidentales aux influences méditerranéennes, folks, rock, pop ou même électriques.
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La musique est en elle, dynamique et envoûtante ! Toutes les occasions sont bonnes pour Nawel de transmettre de l’émotion… et d’en recevoir. Elle n’hésite pas à aller vers le public et l’échange. La semaine dernière dans une grande salle parisienne, le lendemain dans une petite salle de quartier et le soir même dans un appart en privé avec d’autres musiciens.
Pour la fête de la Musique, Nawel a choisi de jouer et de donner son envie de liberté devant des « galériens » de la prison de Fleury-Mérogis. En réalité, cette énergie elle la puise de son parcours.
Nawel est née à Grenoble, au hasard d’une rencontre entre un père tunisien et une mère française qui y faisaient leurs études. A 3 ans, elle suit ses parents en Tunisie où elle se forge une âme d’artiste et de rebelle.
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Née de parents à la fois militants et amoureux d’arts d’expression, elle fait ses premiers pas dans des clubs de théâtre à Tunis. Son gros coup de cœur était pour les personnages de Koltès dont elle admire l’écriture poétique, crue et virulente à la fois. Ce n’est qu’au lycée que Nawel monte réellement sur scène en participant à des spectacles autour des poèmes de Jacques Prévert ou des pièces de théâtre telles que « L’Illusion comique » de Pierre Corneille.
C’est au contact du théâtre d’expression populaire que Nawel a été sensibilisée à la question politique et aux problèmes de société. Une sensibilité qu’il l'a amenée naturellement lors de l’élection de la Constituante du 23 octobre 2011 à participer activement à la campagne pour le vote citoyen.
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Après 13 ans de vie en Tunisie, elle décide en 2003 de venir à Toulouse pour finir son cycle d’études en lettres. Finalement c’est à Paris où elle s’installe et se laisse aller à vivre pleinement sa vie d’artiste. Autodidacte, elle suit son instinct, son envie de liberté et se lance dans la musique. Deux ans après son arrivée à Paris elle enregistre un premier album avec le groupe Cirrus, « Mama please » et obtient en Egypte le prix de RMC décerné par RFI en 2009.
En 2011, elle enchaîne avec le festival de Cannes dans le cadre des jeunes talents avec une composition musicale pour le film "Yasmine et la Revolution" de Karin Albou et poursuit ses apparitions au cinéma en participant au film de Tony Gatlif « Indignados » sorti en mars 2012. Une expérience qu’elle va apparemment réitérer dans l’un des prochains longs métrages de Tony Gatlif.
Par ailleurs, Nawel finalise son prochain album et s’apprête à remonter sur scène en octobre à Paris pour interpréter un rôle dans la pièce de Malika Assaf, « Les Démineuses ».
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Beurette ici et blonde en Tunisie, dans ses multiples vies entre ici et là-bas, Nawel s’est longtemps sentie étrangère partout. A tel point que son premier projet musical fut un groupe qu’elle a baptisé « Exil ». Mais aujourd’hui, ce double exil n’est plus un problème ; elle vit sa double identité comme un drapeau aux multiples couleurs. Des couleurs qu’on retrouvera certainement dans son prochain album.