Fil d'Ariane
Le 14 avril 2014, des combattants de Boko Haram s'introduisent dans le village de Chibok, au nord-est du Nigeria, et capturent 276 lycéennes. Dans les heures qui suivent le rapt, une cinquantaine arrive à s'échapper. Mais le sort de toutes les autres reste incertain.
Pour les familles et les proches, l’espoir subsiste encore car le nouveau président Muhammad Buhari a « donné sa parole qu’il fera tout ce qu’il peut pour que ces filles soient rendues à leurs parents et qu’elles puissent retourner à l’école et continuer leurs vies », a rappelé à l’AFP Aisha Yesufu, porte-parole de « Bring Back Our Girls ».
Mais pour Fulan Nasrullah, un analyste de sécurité respecté au Nigeria et connaisseur des arcanes de Boko Haram, « il n’y a plus d’espoir » de retrouver les filles de Chibok. « La plupart ont eu des enfants et se sont mariées à leurs ravisseurs. Beaucoup ont été vendues sur le marché mondial du sexe et sont probablement prostituées au Soudan, à Dubaï ou au Caire », a-t-il assuré à l’AFP. « D’autres ont sans doute été tuées en tentant de s’échapper ou dans des frappes aériennes contre les camps où elles étaient retenues ».
Boko Haram sévit toujours dans la région et continue de perpétrer des attentats. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, Boko Haram a enlevé plus de 2000 personnes depuis quatre ans. Pourtant, l’armée nigériane soutenue par des contingents camerounais, tchadiens et nigériens, ont porté des coups sévères aux islamistes. Le président Muhammadu Buhari, en fonction depuis le 29 mai 2015, avait donné trois mois à ses militaires pour annihiler Boko Haram.
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