Fil d'Ariane
[#OctobreRose2021] Les cancers du sein ne doivent pas être un tabou !
— la Ligue contre le cancer (@laliguecancer) October 1, 2021
En France, chaque année, 5️⃣8️⃣ 5️⃣0️⃣0️⃣personnes, dont 1 % d’hommes, développent un cancer du sein et 12 100 en décèdent.
Oser en parler peut sauver des vies !
Plus d'informations https://t.co/PtR7yNQ8wt pic.twitter.com/TAGPXO0bL1
Ces chiffres, il faut les lire, il faut le dire. Chaque année, le mois d'octobre revêt la couleur rose, couleur de ralliement de la campagne médiatique "Octobre Rose" lancée en 1985 et destinée à sensibiliser l'opinion publique. Avec le mot-dièse #CesSeinsJyTiens, les internautes insistent surtout sur la nécessité du dépistage. Avec le philtre #JeTAimeJeTeProtege, ils et elles sont appelé-e-s à partager sur Instagram, leur engagement, et parfois leur expérience, en tant que patiente, survivante ou proche d'une malade.
Pendant le premier week-end d'octobre, à travers toute la France, les comités des différentes associations de lutte contre le cancer du sein ont mené des actions, ateliers, marches ou "foulées roses". De nombreux autres événements sont programmés tout au long du mois.
Un très beau dimanche matin à Villefranche de Rouergue ! Comme toujours l'ambiance était au rendez-vous !!!Merci à Courir au Féminin pour cette parfaite organisation. A l'année prochaine !#octobrerose #course #randonnée pic.twitter.com/dCXF13vCIo
— Ligue Contre le Cancer Comité Aveyron (@LigueCancer12) October 4, 2021
L’année 2020 marque un recul historique de 10% de la participation au dépistage organisé du cancer du sein : 42,8% seulement des femmes concernées y ont participé en France.
On ne le répétera jamais assez.
— Lily E.Batum 2️⃣ (@LilyBatum) October 5, 2021
Passez le mot svp pic.twitter.com/Tel42s98bT
En cause : la crise sanitaire. "La Ligue souhaite s'engager pour mobiliser les femmes de 50 à 74 ans, et dire à ces femmes qu'il faut aller au dépistage. À cause du Covid-19, une femme sur huit sera touchée par le cancer du sein l'année prochaine", lance Natacha Lefebvre-Hiolin, directrice de la Ligue contre le cancer Essonne, sur franceinfo ce vendredi 1er octobre 2021, date du coup d'envoi d'Octobre Rose. "Plus on détecte tôt le cancer du sein, plus on a de chance de le soigner, la femme guérit dans neuf cas sur dix. Il ne faut pas attendre d'avoir un symptôme pour se faire tester", ajoute-t-elle.
Sur le site d'Octobre Rose, Sloane, en traitement pour un cancer du sein témoigne : "À six mois de grossesse, je me suis rendue compte que mon sein droit avait un aspect bizarre. Je pensais que c’était lié à la grossesse, mais après plusieurs examens, on m’annonce que c’est un cancer ! Ma tumeur grossissait trop vite, les médecins ont choisi de la retirer, mais il était hors de question que je fasse de la chimiothérapie durant ma grossesse : je ne voulais pas ingliger ça à mon bébé. J’ai donc commencé la chimio quand mon petit garçon a eu trois semaines... Huit mois après, on me retirait mes deux seins alors que je n’avais que 31 ans. Aujourd’hui je n’ai plus de traitement, plus rien, mais mon combat continue car je suis en train d’accepter ce corps plein de cicatrices.", rapporte-t-elle.
"Le cancer, c’est quelque chose qui me touche. Ma mère a eu un cancer, j’ai des tantes qui ont eu des cancers, j’ai moi-même été touchée... Même si ce que j’ai vécu a été très compliqué, le travail des chercheurs m’a permis de bénéficier de traitements adaptés à ma vie de maman. Quand je revois ma mère au début de son cancer, ce n’était pas du tout les mêmes prises en charge : il y a une réelle évolution".
Voici aussi celui d'Amélie, en vidéo :
Près de 90% des patientes opérées d’un cancer du sein reçoivent une radiothérapie. Or celle-ci entraîne dans 5 à 10% des cas une complication à long terme : la fibrose radio-induite. Cette fibrose modifie la texture et l’apparence du sein, avec parfois des douleurs : l’impact est à la fois physique et psychologique.
"Aujourd'hui, il est essentiel d'améliorer la qualité de vie des patientes traitées par radiothérapie, car celles-ci développent des fibroses mammaires dans 5 à 10% des cas", explique Céline Bourgier, radiothérapeute et chercheuse à l'Institut du Cancer de Montpellier. Elle mène un essai clinique de traitement préventif, pendant et après la radiothérapie, chez les patientes atteintes de cancer du sein présentant un risque élevé de fibrose radio-induite.
Selon une étude publiée en février 2021 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le cancer du sein touche désormais davantage de patients dans le monde ; il dépasse même celui du poumon comme première cause de cancer à l’échelle mondiale. En termes de mortalité, le cancer du sein occupe la 5ème place. Autre constat : le nombre de femmes survivantes cinq ans après le diagnostic atteint aujourd’hui près de 8 millions, soit bien plus que pour tous les autres cancers.
S’agissant des taux d’incidence du cancer du sein, les femmes les plus touchées sont celles vivant dans les territoires à hauts revenus (Amérique du Nord, Europe). Comme le précise cette étude, sont en cause les grands facteurs de risque des pays développés, comme le tabagisme, l’alcool, la sédentarité et le surpoids. Ainsi les modes de vie typiques des pays industrialisés, par exemple le report des grossesses et le fait d’avoir moins d’enfants, ainsi que les niveaux plus élevés de surpoids et d’inactivité physique, augmentent-ils le risque de développer un cancer du sein.
Dans les pays en développement, l’incidence des cancers du sein reste moins élevée, même si elle ne cesse d’augmenter d’année en année. En Afrique subsaharienne, le cancer du sein est la première ou la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes, dans la plupart des pays.
Lancée en 2014, une étude porte sur plus de 2000 femmes nouvellement diagnostiquées d’un cancer du sein dans cinq pays d’Afrique subsaharienne. "Ces femmes sont suivies depuis le diagnostic grâce à la technologie de santé mobile, avec un appel téléphonique tous les trois mois, pour recueillir des données sur l’ensemble de leur parcours de cancer du sein, depuis le premier symptôme jusqu’au diagnostic, au traitement et, malheureusement, souvent jusqu’à la mort", explique Milena Foerster, chercheuse postdoctorale du CIRC. De son côté, la docteure Pauline Boucheron espère avec cette étude "sensibiliser à la dimension sociale dévastatrice des décès par cancer du sein en Afrique subsaharienne, aux enfants et autres membres de la famille laissés pour compte, et au cycle de pauvreté qui les accompagne".
Pour citer le titre du film publié sur le site de l'institut Gustave Roussy spécialisé dans la recherche du cancer du sein et, même si c'est pour la bonne cause, n'en déplaise à la Tour Eiffel, non, "tout n'est pas rose".
C'est parti pour #OctobreRose2021, je vois la vie en rose ce soir, et vous ? #TourEiffel #Paris pic.twitter.com/wqzTC5Szs3
— La tour Eiffel (@LaTourEiffel) October 1, 2021