Ons Jabeur, la championne de tennis qui inspire la Tunisie

"Toutes comme Ons Jabeur !" Malgré la déception après sa défaite en finale de Wimbledon, la championne de tennis tunisienne affiche un palmarès prestigieux qui fait la fierté de ses nombreuses admiratrices. Au club de Tunis, de jeunes joueuses ne rêvent qu'à une chose : imiter leur modèle et remporter un tournoi en Grand Chelem.

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Ons Jabeur, rôle modèle

La Tunisienne Ons Jabeur a été battue en deux sets par la Tchèque Marketa Vondrousova lors de la finale du simple féminin lors de la treizième journée des championnats de tennis de Wimbledon à Londres, le samedi 15 juillet 2023.

©AP Photo/Kirsty Wigglesworth
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Sur les courts en terre battue, parfois abrités du soleil caniculaire par de grands arbres, Lina, Yassmine et Emna tapent vigoureusement dans la petite balle jaune. Leurs familles, pour la plupart issues de la classe moyenne tunisienne, sont venues les encourager.

Quand ils voient Ons Jabeur participer à deux reprises en deux années successives à deux Grands Chelems et réussir à être finaliste, les enfants et les parents sont inspirés. Ibtissem Treimech, maman d'une joueuse

Un tournoi est en cours sur la douzaine de terrains du "Tennis Club de Tunis" dans le quartier Alain Savary, près du centre-ville, qui fut le tout premier club créé dans le pays.

Ibtissem Treimech, mère d'une championne en herbe, confirme l'enthousiasme pour Ons Jabeur : "Quand ils la voient participer à deux reprises en deux années successives à deux Grands Chelems et réussir à être finaliste, les enfants et les parents sont inspirés et ces derniers encouragent encore plus leurs enfants à pratiquer ce sport".

La joueuse, icône nationale en Tunisie, a suscité un engouement inédit ces trois dernières années pour le tennis, dans un pays où le football est habituellement roi. Notamment chez les petites filles.

"Devenir comme Ons Jabeur"

"Je suis capable de devenir comme Ons Jabeur et de participer aux tournois du Grand Chelem comme Wimbledon et Roland Garros", lance bravement Lina Chedli, 9 ans, fille d'Ibtissem. Yasmine Ben Mabrouk, un bout de chou de 9 ans, n'a aucun doute sur son talent : "Je pense que je deviendrai une très grande joueuse de tennis comme Ons Jabeur et je participerai à de très grands matches". Non loin de là, Emna Bartagisse, 10 ans, pense même pouvoir "devenir meilleure qu'Ons Jabeur"

Fiers qu'elle répète à l'envi d'être un "produit 100% tunisien", tous les aspirants champions de Tunisie louent le jeu dynamique d'Ons Jabeur, ponctué d'amortis et de montées au filet et son sens de la camaraderie. Sa persévérance et sa capacité à surmonter une série de blessures, au poignet et au mollet, qui lui ont fait manquer une partie de la saison 2022/2023, forcent aussi l'admiration. 

"Ministre du bonheur"

Issue d'une famille de la classe moyenne de la banlieue de Sousse, une station balnéaire du centre-est, Ons Jabeur est proche de son public et passe de longues minutes à chaque fin de match à signer des autographes et faire des selfies.

Depuis qu'elle a crevé l'écran en janvier 2020 à l'Open d'Australie, devenant la première joueuse arabe à se qualifier pour un quart de finale du Grand Chelem, la jeune femme de bientôt 29 ans, est devenue une fierté nationale en Tunisie.

Plus récemment, elle a même été surnommée "ministre du Bonheur" pour sa capacité à remonter le moral d'un pays en proie à une grave crise économique et politique, depuis le coup de force par lequel le président Kais Saied s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021.

Icône nationale

Un poids qui est lourd à porter pour la championne finaliste par trois fois en tournoi du Grand Chelem, mais qui n'a pas réussi à remporter la victoire finaliste. Lors de sa défaite samedi 15 juillet en finale de Wimbledon, face à la Tchèque Marketa Vondrousova, la Tunisienne n'a pas pu cacher sa déception ni ses larmes. 

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"C'est très, très dur. Je vais être moche sur les photos (à cause de ses larmes, NDLR). Je pense que c'est la défaite la plus douloureuse de ma carrière…", a-t-elle lâché, la voix à nouveau étranglée par les sanglots. La joueuse a reçu de nombreux soutiens, celui de la Belge Kim Clijsters, qui elle aussi a connu la défaite en finale de ce tournoi, et aussi celui de la princesse de Galles. 

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Je vais rester positive parce que sinon, je vais déprimer, et ça ne va pas aider beaucoup. Ons Jabeur

A 28 ans, la championne a encore le temps de réaliser son rêve et garde espoir : "Je vais rester positive parce que sinon, je vais déprimer, et ça ne va pas aider beaucoup. Ces choses prennent du temps avec moi."

Sur son compte Instagram, Ons a tenu à adresser un message à toutes celles qui rêvent de grands tournois : "J'espère avoir inspiré la Tunisie, le continent africain et le monde arabe tout au long de mon parcours à Wimbledon. Je serai de retour sur le court central ! Continue de rêver, jeune fille".

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