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La Covid-19 a retardé de plus d'une génération le temps nécessaire pour parvenir à l'égalité hommes-femmes. En cause : les répercussions de la crise sanitaire, plus sévères pour les femmes - tel est le bilan de l'étude annuelle du Forum économique mondial de Davos.
Comme chaque année depuis quinze ans, le forum économique de Davos publie son étude annuelle sur les inégalités femmes-hommes dans le monde. Un rapport de plus de 400 pages qui jette une lumière crue sur les progrès de l'égalité entre les femmes et les hommes, ou plutôt, cette année, sur leur recul sur fond de crise sanitaire mondiale
La pandémie a eu un impact fondamental sur l'égalité femmes-hommes, tant sur le lieu de travail qu'à la maison, faisant reculer des années de progrès.
Saadia Zahidi, membre du Comité Exécutif du Forum Économique Mondial
Le constat est sans appel : les droits et la condition des femmes dans le monde accusent cruellement l'impact de la pandémie de la Covid-19, tant sur le plan économique que politique, de santé ou encore de l'éducation. Les experts de Davos estiment à 36 ans l'allongement du temps estimé jusqu'alors pour combler les écarts, comme le souligne l'étude annuelle sur les inégalités femmes-hommes dans le monde publiée par le Forum économique mondial.
Désormais, il faudra 135,6 années avant de parvenir à la parité à l'échelle mondiale, conclut le rapport : "La pandémie a eu un impact fondamental sur l'égalité femmes-hommes, tant sur le lieu de travail qu'à la maison, faisant reculer des années de progrès", souligne Saadia Zahidi, membre du Comité exécutif du forum économique mondial.
Lire l'intégralité du rapport sur les inégalités femmes-hommes dans le monde (en anglais) ► Global Gender Gap Report 2021
Voir notre dossier ► COVID-19 : FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE
La crise sanitaire a également accru la double charge des femmes entre le travail et les responsabilités de la maison, avec les tâches ménagères, la garde des enfants et des soins aux personnes âgées qui leur "incombent de manière disproportionnée".
Le rythme des embauches pour les femmes se révèle également plus lent maintenant que le marché de l'emploi se redresse, leurs chances d'être recrutées pour des postes dirigeants étant moindre. L'étude du Forum économique mondial constate une régression d'un à deux ans par rapport aux progrès réalisés jusqu'à présent.
Le fossé s'est surtout creusé au niveau politique, selon cet indice réalisé tous les ans depuis 2006. S'il fait ressortir une amélioration dans plus de la moitié des 156 pays passés en revue, les femmes n'occupent toutefois que 26,1% des sièges parlementaires et 22,6% des postes ministériels au niveau mondial. En poursuivant sa trajectoire actuelle, l'écart femmes-hommes en politique devrait mettre 145,5 ans à se combler, contre 95 ans dans la précédente édition du rapport, datant de fin 2019.
La publication de cette quinzième édition a été retardée par la crise sanitaire, les auteurs de l'étude notant que données récoltées pour 2021 ne reflètent pas encore entièrement l'impact de la pandémie sur les femmes.
Pour la douzième année consécutive, l'Islande s'est maintenue en haut de classement, restant le pays le plus égalitaire au monde, suivi par la Finlande, la Norvège et la Nouvelle-Zélande. Sans grande surprise, les pays les plus égalitaires au monde sont dirigés par des femmes.
(Re)lire dans Terriennes sur ce thème :
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► Jacinda Ardern, Première ministre néo-zélandaise face à la tragédie
► Covid-19 : les pays dirigés par des femmes gèrent-ils mieux la crise ?
En 2021, la France a reculé d'un cran : elle se place désormais à la seizième place du classement sur 156 pays. En matière de représentation politique, la France ne se classe qu'au vingtième rang, même si elle arrive à la première place pour la part de femmes à des postes ministériels.
Là où la France arrive tout en haut du classement, à la première place, c'est en matière d'éducation. Les auteurs de l'étude relèvent toutefois que si les garçons et les filles ont un accès similaire à l'éducation, le prochain défi sera d'améliorer la présence des femmes dans les disciplines les plus pertinentes, qui débouchent sur les spécialisations de pointe et les emplois de demain - sciences, technologies, ingénierie et mathématiques.
La France a toutefois encore du chemin à parcourir sur le marché de travail. L'étude relève que les Françaises restent plus nombreuses à travailler à temps partiel mais met aussi en lumière les écarts de revenus et de salaires. Le revenu estimé des femmes ne représente toujours 71 % de celui des hommes dans l'Hexagone, selon ces données.
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