Fil d'Ariane
Hey Twitter I'm on a mission:
— Candace Jean Andersen (@mycandacejean) 9 mars 2018
The woman in this photo was an attendee at a 1971 International Conference on Biology of Whales.
She is the only woman, & the only one captioned "not identified" in the article I found the photo in. All the men are named.
Can you help me know her? pic.twitter.com/MifZvdRXRr
Après quelques fausses pistes, Candace glane un prénom, puis un nom... Le 12 mars 2018, enfin, elle identifie Sheila Minor Huff, qui a aujourd’hui 71 ans.
J'ai fait de trop longues études pour être votre secrétaire, monsieur
Sheila Minor Huff
Le jour de la photo, voici 47 ans de cela, elle était à l’aube d’une brillante carrière scientifique dans l’administration américaine, malgré un petit malentendu au démarrage : la première fois qu'elle s’est portée candidate dans un ministère, elle s'est gentiment vu proposer un poste de dactylo. "J'ai fait de trop longues études pour être votre secrétaire, monsieur," se souvient-elle avoir rétorqué à l’époque.
When Candace Jean Andersen came across a photo of a group of people at a 1971 science conference in Virginia, she noticed that the only person who was unidentified in the caption was a black woman. https://t.co/QFhDP0Ji3s
— HuffPost BlackVoices (@blackvoices) 19 mars 2018
De fait, Sheila Minor Huff a fait de brillantes études supérieures, tout en travaillant à plein temps. Elle a ensuite participé à d'importants projets environnementaux pour l'administration américaine - en pleine guerre froide, elle est même allée en Union soviétique pour assister à une conférence sur les mammifères. En fin de carrière, elle travaillait pour le ministère de l’Intérieur, dont elle avait gravi un à un tous les échelons juqu'aux plus hauts.
Interrogée sur la photo où son identité est ignorée, elle prend les choses avec beaucoup de recul : “Du moment que je fais de mon mieux, que je fais ce que je peux pour cette merveilleuse Terre qui est la nôtre, que j'essaie de la protéger. Alors qu'est-ce que cela peut faire que l'on sache qui je suis ?"
Vu comme cela, ce n'est pas essentiel, certes. Mais qu'on ne le sache pas, est révélateur de l'invisibilité où étaient maintenues les scientifiques qui avait la malchance d'être à la fois femme et noire dans une certaine Amérique post-ségrégationniste. "Des femmes qui se sentaient étrangères dans leur propre pays," dit l'historienne des sciences Marie Hicks.