Ces humiliations ne touchent pas seulement les femmes qui portent le foulard, mais aussi des personnes dont le seul crime est de porter un prénom ou un nom, d’avoir une apparence physique, qui renvoient à une supposée origine « arabo-musulmane ».
Diversité
Dans ce climat délétère, il nous a paru indispensable de donner la parole à ces femmes, les premières concernées, parole qui leur est le plus souvent refusée sous prétextes qu’elles ne seraient pas vraiment libres de dire ce qu’elles pensent. Rien n’est plus faux comme le montre ce documentaire, réalisé entre juin et octobre 2015. Certaines portent le foulard, d’autres non. Nous ne les avons pas interrogées sur ce choix qui est le leur, qui fait partie de la liberté de conscience reconnue par la Convention européenne des droits de l’homme, mais sur leur vie, leur quotidien.
Elles parlent de leurs espoirs et de leur peur, de leurs joies et aussi de leur volonté d’être enfin acceptées comme des citoyennes à part entière
Alain Gresh
Vieilles ou jeunes, dispersées aux quatre coins de la France, de Nevers sur la Loire à Béziers dans le Sud-Ouest, de la Région parisienne à Nantes en Bretagne, elles exercent les professions les plus diverses. L’une est aide familiale, l’autre anime un club de boxe. Des jeunes collégiennes participent à une équipe de football, une autre étudie la théologie musulmane.
Ce qu’elles évoquent, ce sont leurs interactions avec la société française, avec leurs compatriotes. Elles parlent de leurs espoirs et de leur peur, de leurs joies et aussi de leur volonté d’être enfin acceptées comme des citoyennes à part entière, avec leur identité française, musulmane et féminine, une identité dont elles sont fières, mais que le regard de l’Autre renvoie trop souvent au fanatisme et à l’étranger.
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