Fil d'Ariane
Le 4 octobre s'est ouverte à Rome la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, point d'orgue d'une vaste consultation mondiale sur l'avenir de l’Église catholique. Parmi les sujets brûlants sur la table de cette réunion figure la place des femmes dans l'Eglise, qui cristallise les espoirs des féministes et l'inquiétude des conservateurs.
Session d'ouverture de la 16e Assemblée générale du Synode des évêques, le 4 octobre 2023. Parmi les principaux points à l'ordre du jour : le rôle des femmes dans l'Église.
"Ordonnez des femmes prêtres !" : à quelques pas du Vatican, des militantes vêtues de violet font entendre leur voix contre le "patriarcat" et le "cléricalisme", en plein Synode sur l'avenir de l'Eglise catholique. Pendant les travaux à huis clos, une vingtaine de membres du Catholic Women's Council (CWC), rassemblant des associations de plusieurs pays, se sont retrouvées à Rome pour des temps mêlant échanges, projections et liturgies.
Originaires d'Europe, des Etats-Unis, d'Afrique du Sud, d'Australie, de Colombie ou d'Inde, toutes partagent "la même frustration" de voir les femmes exclues des processus de décision et cantonnées à des rôles consultatifs au sein d'un système "patriarcal et machiste". Pourtant, parmi les 1,3 milliard de fidèles dans le monde, "la majorité des personnes qui soutiennent la vie paroissiale et transmettent la foi dans les familles sont des femmes. C'est paradoxal et injuste de ne pas leur donner leur place légitime", fait valoir auprès de l'AFP Carmen Chaumet, membre du Comité de la Jupe.
On a l'impression que les hommes sont les propriétaires de Dieu... Cela n'a aucun sens. Teresa Casillas Fiori
Créée en 2008, cette association française milite pour davantage de parité, alors que le rôle de diacre – qui peut célébrer baptêmes, mariages et funérailles mais pas les messes – reste exclusivement réservé aux hommes. "Si vous allez au Vatican, ou à une messe, vous voyez des centaines de prêtres habillés de la même manière, mais aucune femme. On a l'impression que les hommes sont les propriétaires de Dieu... Cela n'a aucun sens", se désole Teresa Casillas Fiori, Madrilène de 57 ans membre de l'association La révolte des femmes dans l'Eglise.
Les seules vocations qu'on nous donne c'est celle d'être mère, épouse, religieuse. Carmen Chaumet
Réplique de l'icône "Maria salus populi romani" dans la salle Paul VI au Vatican, le 3 octobre 2023.
Il y a une forme d'urgence et de lassitude... En attendant, il y a des victimes collatérales, de la frustration, des catholiques qui partent car ils ne se sentent plus accueillis. Carmen Chaumet