Petite révolution au Québec : le gouvernement nomme Eve Ottawa, une autochtone à la présidence du Conseil du statut de la femme

Elle s’appelle Eva Ottawa, elle est d’origine Atikamekw  et elle va dorénavant présider le Conseil du Statut de la femme du Québec, un organisme consultatif appelé à promouvoir et défendre les droits des femmes au Québec.
Image
Eva Ottawa
Eva Ottawa était jusqu’à tout récemment membre de la Commission des droits de la personne
@ottawa_eva
Partager 3 minutes de lecture

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle promue Eva Ottawa se présente ainsi : « Mère et kokom comblée, Consultante engagée..qui cherche à rendre le monde meilleur. » Un beau programme dont beaucoup lui font crédit et qu’elle cherche à mettre en pratique depuis longtemps.

Première autochtone à la direction d’un organisme gouvernemental


Eva Ottawa était membre de la Commission des droits de la personne et elle a aussi été élue grand chef de la nation Atikamekw en 2006, première femme, déjà, à assurer cette fonction dans laquelle elle a été réélue en 2010 avant de démissionner en 2013. Cette détentrice de diplômes en droit et en sociologie a toujours été très impliquée au sein de sa communauté.
 

Mme Ottawa représente un véritable modèle de réussite pour toutes les Québécoises
Lise Thériault, vice-première ministre du Québec et ministre responsable de la Condition féminine

La vice-première ministre du Québec et ministre responsable de la Condition féminine Lise Thériault a qualifié cette nomination  d’historique. « Le gouvernement du Québec s’est engagé à faire une plus grande place aux Autochtones au sein de la société québécoise et de ses différentes institutions, a déclaré par communiqué Lise Thériault. En tant que première femme à avoir occupé le poste de grand chef de la nation Atikamekw, Mme Ottawa représente un véritable modèle de réussite pour toutes les Québécoises. Son parcours, tant académique que professionnel, est exemplaire. Son apport contribuera assurément à faire du Québec une société encore plus juste et égalitaire ».
Une nouvelle que la ministre a aussitôt twittée joyeusement.
 


Les félicitations ont afflué de toutes parts, comme ici celles de l'Union des municipalités du Québec.
 


Le Conseil du Statut de la Femme est appelé à prendre position sur de nombreux dossiers concernant les situations des femmes, de l’interdiction du burkini, en passant par l’équité salariale, et il doit conseiller le gouvernement sur les délicates questions de l’égalité entre les hommes et les femmes au sein de la société québécoise.

Le premier dossier « chaud » que devra certainement commenter Mme Ottawa portera sur le projet de loi que le gouvernement du Québec s’apprête à déposer pour que les fonctionnaires québécois offrent un service aux citoyens à « visage découvert ». Un projet de loi qui devrait faire couler beaucoup d’encre dans la "Belle province" et qui vise à interdire le port du voile islamique intégral aux fonctionnaires en contact avec la population ainsi qu’aux citoyens se rendant dans une administration publique, une mesure inédite au Canada plus enclin jusque là à une grande tolérance vestimentaire.…

Et bien sûr, nul doute qu’elle gardera un œil sur la Commission d’enquête sur les meurtres et les disparitions des femmes autochtones au Canada qui vient de commencer ses travaux.

A retrouver sur le même sujet dans Terriennes :

> Canada : plaidoyer en faveur de la parité en politique