Le texte avait été adopté mi-mars par les députés qui avaient alors supprimé de la loi fondamentale en vigueur sur la famille (
votée et aménagée en 2007) la possibilité pour les épouses de s'opposer au mariage de leur mari avec d'autres femmes,
à la fureur des députéEs qui avaient quitté leurs bancs. Les parlementaires kenyanes sont pourtant constituées e
n association, cela devrait leur donner de la force, cela est resté sans effet… Elles pourront cependant se réjouir que le texte rend égaux femmes et hommes en matière d'héritage. "Le mariage est l'union volontaire d'un homme et d'une femme, dans une union monogame ou polygame", stipule la loi promulguée ce 29 avril 2014, qui consacre ainsi dans le droit kényan un certain nombre de pratiques coutumières dont la polygamie. La loi impose en revanche aux femmes d'épouser un seul homme. Le Conseil national des Eglises du Kenya (NCCK), qui regroupe plus de 40 chapelles et organisations chrétiennes, s'est opposé publiquement à la loi et la Fédération nationale des avocates (Fida-Kenya) a indiqué qu'elle déposerait un recours. Sans que cette militance ne se fasse cependant ressentir
sur son site... La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Commission kényane des droits de l'Homme (KHRC) ont estimé que cette loi "contenait des aspects positifs", par exemple en imposant "l'enregistrement de tous les mariages (...) offrant ainsi une plus grande protection aux femmes" tout en critiquant cette autorisation de la polygamie sans limite et sans consentement des épouses. "Nous savons que les hommes craignent plus que tout la langue des femmes", avait lancé à ses collègues masculins la députée Soipan Tuya, lors du vote de la loi. La polygamie est largement répandue au Kenya, notamment dans les zones rurales et au sein de la communauté musulmane du pays. En 2009, selon les dernières données officielles disponibles, environ 13% des femmes kényanes déclaraient vivre dans un foyer polygame et 7% des hommes. "Quand vous épousez une Africaine, elle doit savoir que la deuxième (épouse) est en route, et la troisième (...) c'est l'Afrique", avait déclaré le député
Junet Mohamed, durant les débats.