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Reportage : Wissam Charaf
© TV5MONDE
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Portrait : à Beyrouth, l'architecte Lina Ghotmeh construit sur la mémoire

L'architecte Lina Ghotmeh multiplie les projets à travers le monde. Du Japon à l'Estonie en passant par la France où on lui doit la réhabilitation de l'ancienne gare Masséna à Paris. Sans oublier Beyrouth, qui reste, pour elle, une source d'expérimentation permanente. Rencontre.

A Beyrouth, un immeuble atypique alliant urbanisme, modernité, écologie et poésie. Une sorte d'hommage à la ville natale de Lina Ghotmeh. L'architecte franco-libanaise s'est donnée pour mission d'insuffler une âme aux bâtiments qu'elle construit.

Beyrouth, c'est le mélange de ruines de guerre, c'est une Beyrouth aussi qui se transforme avec la répétition des mêmes appartements, avec des tours qui émergent dans la ville. Et d'un autre côté, ces petites maisons qui représentent l'histoire. Et ce bâtiment, pour moi, c'est un peu la matérialisation de toutes ces histoires dans une seule stèle.

Lina GHOTMEH, architecte

Une nouvelle Zaha Hadid ?

A moins de 40 ans, Lina Ghotmeh amasse les prix comme celui de l’Afex, a conçu des méga projets, à Paris, en Estonie, au Japon : la réhabilitation de l’ancienne gare Masséna dans le cadre du concours ‘Réinventer Paris’, le Musée national estonien, les restaurants du Palais de Tokyo, etc...
Pour elle, être architecte, c'est soigner la ville et le paysage, sans perdre de vue l'humain. Elle est classée par la European Architects Review parmi les dix architectes visionnaires pour la nouvelle décennie. 
Entre immeubles detruits et immeubles reconstruits, Beyrouth est pour elle la source de son style unique, qu'elle projette désormais aux quatre coins de la planète.

Lina Ghotmeh ne se contente pas de construire du fonctionnel. Dans cette immeuble asymétrique, chaque étage est agencé de facon a apporter un rapport à la ville différent. Une forme de résistance face à des constructions et des modes de vie standardisés. "Dans certains endroits, explique-t-elle, on a un cadrage bien spécifique dans lequel la ville se transforme en tableaux, différents tableaux qui viennent habiller l'espace intérieur, et à certains endroits on est plutôt projetés vers l'extérieur."

Impacts de balles

Du passé douloureux du Liban, de sa destruction, de l'espoir qui renait, l'architecte reprend des ouvertures qui constellent des facon irrégulière la façade extérieure du bâtiment, comme autant d'impacts de balles.
Construire la mémoire, un alliage entre le beau et le brut pour cette architecte protéiforme qui recherche dans le passé les fondations de ses futurs bâtiments, aux quatre coins de la planète.