Pour le tribunal de Milan, Silvio Berlusconi aura péché par les femmes

On l'a quelque peu oublié tant sous sa gouvernance leur image avait été abimée, mais Silvio Berlusconi avait gagné en politique grâce aux femmes. Il aura chuté aussi à cause d'elles. Dernier épisode de cette descente aux enfers judiciaires, le Cavaliere a été condamné lundi 24 juin 2013 à 7 ans de prison et à l'inéligibilité à toute fonction publique. Mais l'ancien chef du gouvernement a fait appel et les sanctions sont suspendues en attendant la future audience.
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Pour le tribunal de Milan, Silvio Berlusconi aura péché par les femmes
Sylvio Berlusconi et la jeune Ruby, pour Rubygate, et qui s'est rétractée au procès - AFP
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Le Cavaliere a sans doute pensé qu'il n'avait pas de chance : le tribunal de Milan qui devait juger son accusation d'abus de pouvoir et prostitution de mineure était composé de trois femmes. Mais l'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, condamné lundi 24 juin 2013 à sept ans de prison dans le procès Rubygate, a aussitôt annoncé qu'il comptait "résister", réaffirmant "sa complète innocence". Ce verdict plus lourd que prévu risque de peser sur la stabilité politique de la péninsule, et a déjà suscité de nombreuses réactions indignées dans le centre droit. Le Cavaliere a également été condamné à l'interdiction à vie de l'exercice de toute fonction publique, qui est ainsi allé plus loin que la requête du parquet qui avait demandé six ans de réclusion. Silvio Berlusconi, 76 ans, n'ira cependant pas en prison car ses avocats ont annoncé qu'ils déposeraient un recours. Tant que cette peine n'est pas validée en Cour de Cassation, elle n'est pas exécutoire. Aux innocents les mains pleines "Encore une fois, j'entends résister à cette persécution, parce que suis absolument innocent", s'est insurgé le Cavaliere, dans une réaction écrite. "J'étais vraiment convaincu qu'ils m'acquitteraient, parce que, dans les faits, il n'y a aucune possibilité de me condamner. Une sentence incroyable a été émise, d'une violence jamais vue auparavant, en vue de m'éliminer de la vie politique de ce pays". Entamé en avril 2011, le procès tournait autour de dîners à l'ambiance débridée, décrits comme des "orgies" par le parquet, organisés au printemps 2010 dans la luxueuse villa de Silvio Berlusconi à Arcore, près de Milan,  ces fameuses soirées "bunga-bunga", auxquelles participait, entre autres, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, alias "Ruby la voleuse de coeurs", âgée de 17 ans à l'époque. La procureure Ilda Boccassini, bête noire du Cavaliere, avait demandé une "peine de base de cinq ans de prison" pour abus de pouvoir car M. Berlusconi, alors Premier ministre, aurait utilisé sa position pour faire libérer la jeune Ruby interpellée dans la grande ville du nord de la péninsule, pour un larcin. Cette peine de base devait être "aggravée d'un an" pour avoir rémunéré les prestations sexuelles de cette mineure. Mme Boccassini avait assorti son réquisitoire de la requête d'"interdiction à vie d'exercer toute fonction publique" à l'encontre de l'ex-président du Conseil, revenu sur la scène politique comme sénateur depuis les élections de février. Ces "magistrates rouges" Le tribunal a été plus loin,le jugeant coupable d'"abus de pouvoir sous la contrainte", et demandant même au parquet d'ouvrir une enquête sur de possibles fausses déclarations de certains témoins, les jeunes femmes invitées à la barre ayant toutes soutenu leur ancien "papa" comme elles l'appelaient... Depuis son entrée en politique en 1994, l'ancien chef du gouvernement a été condamné, en incluant le verdict du Rubygate, à un total de 18 ans et cinq mois de prison ferme, dont trois ans couverts par une amnistie, pour divers délits, mais aucun de ces jugements n'a jusqu'à présent été définitif.
24.06.2013Reportage d'Alexandra Szacka pour notre partenaire Radio Canada
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Avec l'aimable autorisation de l'auteur - cliquez sur l'image pour l'agrandir