Back to top
#UnPouponPourUnGarçon c'est le challenge que je vous propose de réaliser avec moi d'aujourd'hui jusqu'à Noël. Moi j'ai offert un poupon à Aboubakar et à Gaspard !
— Tchika mag (@tchika_mag) November 15, 2019
#feminisme #NousToutes pic.twitter.com/H2qhbxOFzv
En matière de jeux et jouets, les clichés restent très présents. Il y a les jouets pour filles et les jouets pour garçons, le rose et le bleu, puisque d'un point de vue de marketing, c'est encore le reflet de la société et donc ce qui fait vendre... aux adultes. Car les petits enfants, eux, obéissent encore davantage à leurs envies naturelles qu'aux injonctions sociales : "Dans la journée, à la crèche, quand les parents ne sont pas là, les garçons jouent avec des tutus ou des poupons, témoigne la sociologue Sophie Odena, spécialiste des facteurs de reproduction sociale et sexuée. C'est le seul moment où ils le peuvent. Mais s'ils n'essaient pas, comment sauraient-ils s'ils aiment avoir une jupe tourner autour d'eux ?"
Le personnel des crèches, pourtant, n'ose pas en parler aux parents et évite de prendre des photos de ces moments-là, de crainte de réactions qui sont parfois compliquées. "Ce faisant, le personnel reproduit le schéma, explique Sophe Odena. Il n'a pas conscience de ce qu'il génère à long terme. C'est aussi parce qu'il n'est pas formé à la question du genre."
Bercer, habiller, promener ou coiffer un poupon, lui parler et s'en occuper apporte des compétences socio-émotionnelles et un imaginaire dont un garçon aussi peut bénéficier. Déjà, c'est un peu le préparer à être un papa actif, un rôle qu'il sera probablement appelé à jouer tôt ou tard. Un rôle qui, de plus, colle à l'évolution de la société et à la multiplication des familles monoparentales avec garde alternée en cas de séparation.
Donner un poupon à bercer et câliner à un garçon, c'est aussi l'encourager à exprimer sa gentillesse et son empathie, ce qui n'est pas le cas des jouets qui lui sont habituellement destinés. Un poupon est aussi un confident rassurant pour accompagner l'enfant quand il grandit et lui permettre de canaliser ses émotions. "Le problème des hommes, c’est qu’on leur fait des injonctions qui les mènent à retenir leurs émotions. La seule qui est autorisée à sortir, c’est la colère. Je pense que les garçons ont autant envie que les filles d’exprimer de la douceur et des actes de tendresse", confirme Elisabeth Roman, rédactrice en chef du magazine Tchika.
Les jouets proposés aux filles reflètent les clichés de douceur et de séduction, ainsi que les injonctions à s’occuper de son intérieur ou des autres. Les garçons, eux, sont poussés à l'indépendance et au pouvoir. Ces rôles se reflètent dans la société, avec les femmes destinées à l’intérieur et les hommes à l’extérieur.
Désigner ainsi les rôles et les comportements n'a rien de naturel.
Sophie Odena, sociologuePour Sophie Odena, spécialiste des facteurs de reproduction sociale et sexuée dans la petite enfance, cette construction des genres est avant tout sociale : "Désigner ainsi les rôles et les comportements n'a rien de naturel. Le sexe de naissance va destiner le garçon à rentrer dans un rôle d'enfant turbulent, qui court, qui saute et joue au superhéros, tandis que la fille, se verra valorisée pour son apparence avec un déguisement de princesse ou assignée à un univers plutôt domestique à travers des jouets d'imitation, comme les dinettes et les poupées. Très vite, les enfants collent aux stéréotypes, ne serait-ce qu'à cause du regard de leurs camarades. Or ces stéréotypes de genre sont générateurs d'inégalités et c'est cela qui est dramatique."
Voir cette publication sur InstagramUne publication partagée par Tchika, mag des filles 7-12ans (@tchika_mag) le 9 Déc. 2019 à 4 :05 PST
Avec mon collègue Adrien Taquet, je réunis ce matin à #Bercy et à 3 mois de #Noël les signataires de la « Charte d’engagements volontaires pour une représentation mixte des #jouets ». C’est une étape de travail avec ceux qui ont envie d’avancer et je les remercie pour cela. pic.twitter.com/3c5DVai9UI
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) September 24, 2019