Pourquoi pas une femme pour le prix de Nobel de la paix 2011 ?

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Pourquoi pas une femme pour le prix de Nobel de la paix 2011 ?
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C’est un record. 188 personnes et 53 organisations sont en lice pour le prix Nobel de paix 2011 qui sera remis à Oslo, en Norvège, vendredi 7 octobre. Dans cette foule de candidats, les femmes sont loin d’être absentes et ont même toutes leurs chances, telles que les cyber-militantes des révolutions arabes.
Pourquoi pas une femme pour le prix de Nobel de la paix 2011 ?
La blogueuse tunisienne, Lina Ben Mhenni.
Seules 12 femmes, contre 79 hommes, ont reçu le prix Nobel de la paix depuis sa création en 1901. La dernière lauréate est la militante écologiste Wangari Maathai du Kenya, décédée le 25 septembre 2011. C’est en 2004 qu'elle a reçu le prestigieux Nobel. Sept ans plus tard, le prix pourrait de nouveau revenir à une personnalité féminine. Les spéculations vont bon train. BLOGUEUSE TUNISIENNE Avec le printemps arabe, mouvement phare de l'année 2011, la blogueuse tunisienne, Lina Ben Mhenni, 27 ans, semble particulièrement bien placée. Asle Sveen, historien des Nobel, mise sur sa candidature. « C'est une musulmane modérée, une femme, dont la récompense constituerait un soutien aux médias sociaux et au printemps arabe. C'est une idée brillante. » Dès le début de la révolution, sur son blog A Tunisian girl, Lina Ben Mhenni se met à raconter, au jour le jour et en trois langues, la répression que subissent les manifestants. Le 9 janvier, elle diffuse les scènes de violences survenues à Regueb et Sidi Bouzid. Et avant même que n'éclatent les premières manifestations, elle se permettait déjà de critiquer sur internet le régime de l'ancien despote Ben Ali.
Pourquoi pas une femme pour le prix de Nobel de la paix 2011 ?
La cyberactiviste égyptienne Israa Abdel Fattah.
LA « FACEBOOK GIRL » D’ÉGYPTE Dans la même veine, l’Égyptienne Israa Abdel Fattah, celle que l'on surnomme « la Facebook girl », est aussi pressentie pour le Nobel 2011. C'est même la candidate favorite du directeur de l'Institut de recherche pour la paix d'Oslo, Kristian Berg Harpviken, qui tous les ans donne ses pronostics : « elle a joué un rôle clé dans le maintien du cap et de la non-violence des révoltes en Égypte. » Dès 2008, Israa Abdel Fattah participe à la création sur Facebook du Mouvement du 6 avril destiné, à l’origine, à soutenir les ouvriers en grève de la ville industrielle de El-Mahalla El-Kubra. Ce qui lui a valu quinze jours de prison. En 2011, elle est l'une des révolutionnaires les plus actives sur le célèbre réseau social de Mark Zuckerberg. Elle devient une précieuse source d'informations pour les médias étrangers et notamment pour la chaîne qatarie Al Jazeera. Mais en valorisant une militante des révolutions arabes, le prix Nobel de la paix n’irait-il pas contre l’esprit même de ces révolutions qui ont été portées par des peuples sans aucun leader ? Il est donc possible que le prix se tourne vers une autre cause, une autre combat comme celui mené depuis 40 ans par l’Afghane Sima Samar, qui fut maoïste avant de devenir pacifiste.
FEMINISTE AFGHANE Issue de la minorité des Hazaras chiites, c'est en exil dans les camps afghans au Pakistan que cette médecin œuvre avec succès pour les femmes. En 1987, elle ouvre un hôpital destiné à soigner uniquement mères et filles. En 2001, quand tombe le régime taliban, Sima Samar rentre dans son pays avec les honneurs. Sous la bienveillance des Américains, elle devient vice-présidente de la nouvelle République. Mais deux ans plus tard sous la pression des islamistes, elle quitte son poste et accepte de prendre la tête de la commission indépendante pour les droits de l'homme. ONG RUSSE MEMORIAL L’ONG russe Mémorial portée par  Svetlana Gannouchkina fait également partie des choix possibles. Fondée en 1988 par le dissident et ancien Nobel de la paix Andreï Sakharov, portée et animée par sa femme Elena Bonner, l’organisation défend la liberté d’expression dans les anciens pays soviétiques. Elle a notamment collaboré avec la journaliste assassinée Anna Politkovskaïa. A sa tête, la mathématicienne Svetlana Gannouchkina « est intervenue a de nombreuses reprises, comme l’explique Amnesty International, en faveur de personnes accusées de terrorisme. Elle a dénoncé les violations des droits humains fondamentaux dont sont victimes ceux qui sont soupçonnés de telles infractions, et protesté contre la fabrication de toutes pièces d'affaires pénales mettant en cause de jeunes Tchétchènes et Ouzbeks.» Elle a déjà reçu de multiples récompenses pour son travail, notamment la distinction Nansen pour les réfugiés remise par le Haut Commissariat aux Réfugiés et le Human Rights Award décerné par la section allemande d'Amnesty International. PACIFISTE LIBERIENNE Autre nom encore avancé pour le Nobel de la paix 2011, celui de la Libérienne Leymah Gbowee. Après s'être occupée d'enfants soldats, cette assistante sociale est parvenue en 2002 à lancer un mouvement pacifiste en s’appuyant sur des groupes de femmes, autant chrétiennes que musulmanes, pour ramener la paix au Liberia déchiré par la guerre civile.  Un but atteint deux ans plus tard avec la signature d’accords de paix  qui ont abouti en 2005 à l’élection d'une femme à la tête du pays, Ellen Johnson Sirleaf, et à la création de la commission Vérité et Réconciliation. PLUS D'UN MILLION D'EUROS Si une des ces femmes au parcours exemplaire reçoit le prix Nobel de la paix, elle empochera, tout comme les Nobel des autres catégories, la somme de 10 millions de couronnes soit 1,08 million d'euros.

Les nobels de la Paix au féminin

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Les historiens expliquent l'absence de ce prix parce qu'à l'époque d'Alfred Nobel la mathématique était méprisée, n'ayant pas d'application utilitaire directe. Mais d'autres prétendent que l'industriel aurait refusé d'honorer cette science pour éviter que le prix ne revienne un jour à Gösta Mittag-Leffler, un mathématicien suédois avec lequel sa femme, Sophie Hess, aurait eu une liaison.