A Davos, appel aux entreprises : "Préoccupez-vous des femmes !"

Contraception, violences, menstruations... A Davos, le Fonds des Nations unies pour la population somme les entreprises de s'intéresser davantage à la santé sexuelle et reproductive des femmes.

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2 filles à davos

Dernière journée du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, le 19 janvier 2024.

©AP Photo/Markus Schreiber
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"Les femmes représentent désormais près de 40% de la population active, mais il faut très honnêtement constater que le lieu de travail moyen n'a pas été conçu en pensant aux femmes", explique Natalia Kanem, directrice exécutive de l'UNFPA.

Des employées en bonne santé sont des employées productives. Natalia Kanem
Au total, "quelque 190 millions de femmes travaillent dans les chaînes d'approvisionnement mondiales", dans des usines ou dans des champs "qui fournissent le monde", selon le fonds. De plus, une majorité vit "dans des pays où les besoins des femmes pour des services de santé ne sont souvent pas satisfaits", souligne Natalia Kanem lors d'un événement organisé en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, qui prend fin ce 19 janvier 2024. "Des employées en bonne santé sont des employées productives" et, pour les employées, la santé sexuelle et reproductive ne doit pas être négligée, souligne-t-elle.
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Investir dans la santé des femmes

Parmi les éléments à prendre en compte pour optimiser la productivité des femmes au travail : l'accès à des soins autour de la grossesse et de la naissance ; l'accès à la contraception et à des traitements de fertilité ; la protection en cas de harcèlement ou de violences ; la possibilité d'obtenir des conseils médicaux liées à ces thématiques ou encore l'accès aux services liées à des infections sexuellement transmissibles.

L'investisseur lambda ne sait pas forcément que c'est un sujet. Natalia Kanem

Investir dans ces offres permet de réduire l'absentéisme, d'augmenter la productivité des salariées, améliorer leur rétention au sein de l'entreprise ou encore augmenter la morale des équipes, a assuré Natasha Sunderji, directrice du cabinet Accenture spécialiste des questions de santé, lors de la présentation à Davos.

Intégrer la santé des femmes dans l'entreprise

Jusqu'ici, le domaine de la santé sexuelle et reproductive n'est que marginalement pris en compte dans les données publiées par les entreprises. L'UNFPA et Accenture ont mis au point ce qu'ils présentent comme la première grille d'analyse, avec notamment une série de questions pour apprécier les politiques déjà en place et plus d'une trentaine d'indicateurs chiffrés pour les évaluer.
Si une entreprise accepte de proposer des protections hygiéniques dans les toilettes, d'autres pourraient se dire : 'on peut en mettre à l'école'. Natalia Kanem
 

Par exemple : la proportion des sites de l'entreprise disposant de lieux adaptés aux femmes enceintes et aux jeunes mères ou encore le pourcentage des employés ayant accès facilement à des services de planning familial. "Nous proposons une solution toute faite" pour le calcul, détaille Natalia Kanem, car "toutes les entreprises n'auront pas les données nécessaires ou la possibilité de se plonger dans le sujet".

Ces indicateurs sur la santé sexuelle et reproductive des femmes pourraient servir de critères pour choisir un fournisseur ou décider d'investir ou non dans une entreprise, espèrent leurs concepteurs. "On encourage les entreprises à parler de ces sujets ouvertement" car "l'investisseur lambda ne sait pas forcément que c'est un sujet", dit Natalia Kanem.

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Effet d'entraînement

L'autre espoir est que le débat infuse plus largement dans la société et que les bonnes pratiques fassent des émules ailleurs. "Si une entreprise accepte de proposer des protections hygiéniques dans les toilettes, ce qui n'est pas le cas partout, d'autres pourraient se dire : 'on peut en mettre à l'école'", pense Natalia Kanem, qui espère un "effet d'entraînement" sur des secteurs entiers.
 

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