Présidentielle 2022 : qui pour défendre les droits des femmes ?

Près de 47,9 millions d'électeurs sont appelés à voter dimanche 10 avril lors du premier tour de la présidentielle. Les femmes représentent 52 % de l'électorat français. Douze candidats, dont quatre femmes, sont en lice. Quelles sont leurs propositions destinées à défendre les droits des femmes ? 
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©terriennes
Les droits des femmes "grande cause du quinquennat" du président Macron. Qui parmi les 12 candidat-e-s à l'élection présidentielle du 10 avril défend le mieux ces droits, qui ne concernent pas seulement la moitié de la population, mais bel et bien sa totalité ?
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©APphoto
Douze candidat-e-s sont lancé-e-s dans la course présidentielle française de 2022, dont quatre femmes. Quelle place pour les droits des femmes dans leurs programmes ? Ici les postiches de leurs visages pour le défilé du carnaval.
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Malgré les #Metoo en série depuis cinq ans, les fortes mobilisations contre les violences faites aux femmes - rassemblements ou affichages des "colleuses" - et les chiffres des féminicides (plus de 632 féminicides durant le quinquennat d'Emmanuel Macron, et 32 depuis le début de l'année, selon les chiffres des organisations féministes), et alors que la mode du "féminisme washing" ruisselle dans tous les secteurs, un constat s'affiche sous nos yeux : l'aveuglante absence de la question des droits de la moitié de l'électorat français parmi les priorités des candidat-e-s à la fonction suprême.

Selon un sondage de l’institut Kantar pour la Fondation des Femmes publié dans le JDD,  79% des Français estiment que les engagements des candidats à la présidentielle sur la question des droits des femmes sont importants, voire prioritaires, pour choisir pour qui voter en avril. 55% des sondés estiment d’ailleurs que la place accordée à la question des droits des femmes est insuffisante dans cette campagne présidentielle. 
 

Nathalie Arthaud

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©compte twitter de Nathalie Arthaud

Peut-on parler de programme féministe pour la candidate de Lutte ouvrière ? Elle-même se présente comme "engagée dans la lutte féministe", mais à y regarder de près, son programme n'avance pas de mesures spécifiques pour les femmes, la candidate de l'extrême gauche se refusant à distribuer des promesses "par-ci, par-là"

Sur la santé et l'IVG : Nathalie Arthaud, qui se présente pour la troisième fois, souhaite le maintien des hôpitaux et maternités de proximité et "la fin de leur fermeture sous prétexte de rentabilité", l'empêchement de la fermeture des centres d'IVG, jugés indispensables, et une aide financière à toutes les associations, comme le Planning familial, qui travaillent auprès de la population. 

Autre dossier mis en avant : l'éducation pour tous. Nathalie Arthaud milite pour que soient donnés à l'Education nationale les moyens d'informer et d'éduquer les jeunes filles et les jeunes hommes sur les questions d'égalité, de sexualité et de droits des femmes. 

A l'occasion du 8 mars, Nathalie Arthaud a tenu à rappeller que pour elle "Le combat féministe a toujours été inscrit dans le mouvement ouvrier révolutionnaire".

Nicolas Dupond-Aignant

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©compte twitter de Nicolas Dupont-Aignan
Nicolas Dupont-Aignan consacre un volet entier de son programme aux droits des femmes, baptisé "Combat pour les femmes". Le candidat de "Debout la France" veut assurer l’égalité des salaires hommes-femmes en cinq ans. Comment ? Il propose d’alléger les charges pour les entreprises respectant l’égalité salariale, puis d’instaurer un malus contre les mauvaises pratiques.


Autre priorité : la lutte contre les violences faites aux femmes. Il veut créer un véritable statut des victimes, "victime en danger", afin de garantir leurs droits (accueil, dépôt et suivi de plainte, soutien psychologique, modalités d’obtention des réparations, etc.) Les victimes pourront revendiquer dès le dépôt de la première plainte plusieurs mesures destinées à prévenir le renouvellement de l’infraction : téléphone avec touche "grand danger", vidéoprotection, dispositif de patrouille de police au domicile, aide à l’anonymisation, présentation (sur requête du procureur) de l’agresseur devant un juge pour obtenir une mesure d’éloignement avec bracelet électronique.

Nicolas Dupont-Aignan s'inspire du modèle espagnol en imaginant une "réponse pénale immédiate" contre ces violences, 72 heures pour instruire le dossier des victimes présumées, 15 jours pour organiser un procès. Ce qui implique une formation obligatoire pour les personnels (magistrats, médecins, forces de l’ordre) en contact avec les femmes victimes de violences, la création de tribunaux dédiés aux affaires de violences conjugales. Il souhaite la mise en place des peines planchers sévères envers les auteurs de violences. Elles concerneront tous ceux qui "orchestrent les violences psychologiques imposées aux femmes, telles que le mariage forcé, la polygamie et les auteurs d’agressions sexuelles (dont l’excision) et les violeurs". Un programme ambitieux, mais sans aucun chiffre pour les financer. Le député de l'Essonne et maire de Yerres est marié "à Valérie et est père de deux filles. Elles sont les boussoles de sa vie", lit-on sur son site officiel.

Anne Hidalgo

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La maire de Paris et candidate à la présidentielle Anne Hidalgo lors du rassemblement de la grève féministe organisé à Paris à l'occasion du 8 mars 2022. 
©compte twitter d'Anne Hidalgo

La candidate du Parti socialiste souhaite le rétablissement d’un ministère des Droits des femmes de plein exercice, avec un budget de plus de 1 milliard d'euros spécialement alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

L'exemple espagnol : Anne Hidalgo souhaite adopter des mesures pratiquées dans son pays natal, à commencer par la sensibilisation et la formation des policiers, des gendarmes et des magistrats aux violences faites aux femmes, la présence obligatoire d’assistantes sociales dans les postes de polices, mais aussi l'éloignement des conjoints violents, et l'accompagnement social et psychologique des femmes et des enfants témoins de violences.

Elle prévoit d'assurer l’égalité des salaires femmes-hommes en conditionnant les aides publiques aux entreprises à un strict respect des critères sociaux (et environnementaux). Si elle est élue, les entreprises laissant perdurer les discriminations sociales seront pénalisées et inscrites sur une liste qui sera rendue publique. 

Partage des tâches ménagères et congé parental : Anne Hidalgo prévoit d’allonger le congé paternité à 16 semaines, dont 6 obligatoires, pour assurer "la réelle égalité professionnelle entre les femmes et les hommes". Comme elle l'a précisé le 8 mars, lors de la Journée internationale des droits des femmes, la candidate socialiste veut instaurer des droits spécifiques pour les familles monoparentales, qui sont portées à 85% par des femmes.

Gratuité des protections périodiques et de la contraception pour toutes les femmes. Faire reconnaitre l'endométriose comme affection de longue durée, supprimer la clause de double conscience pour favoriser l'accès à l'IVG

Yannick Jadot

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Yannick Jadot lors d'une rencontre avec les étudiant-e-s de Sciences Po le 10 mars 2022 à Paris.
©compte twitter de Yannick Jadot

Yannick Jadot veut rétablir le ministère des Droits des femmes s'il est élu, en dédiant un budget de 1 milliard d’euros à la lutte contre les violences faites aux femmes. Il souhaite également tripler le nombre de places dédiées aux femmes dans les centres d’hébergement d’urgence (on en comptait 7 820 fin 2021). Il propose le lancement d'un grand plan de formation au repérage des violences sexistes et sexuelles de l’ensemble des professionnel-le-s susceptibles d’être en contact avec des femmes victimes de violences (santé, justice, police, gendarmerie, éducation, préfectures… ) Le dépôt de plainte sera lui aussi amélioré, grâce à la mise en place des lieux d’accueil dédiés aux victimes de violences au sein des commissariats et par un élargissement des possibilités de dépôt de plainte dans les hôpitaux et les espaces médicaux.

Constitutionnaliser le droit à l’IVG et lutter contre les violences obstétricales : ce qui permettrait, selon lui, un meilleur accès à l’avortement pour les femmes qui résident sur des territoires désertés. La clause de conscience spécifique à l’IVG sera supprimée.  Il promet aussi de lutter contre les violences obstétricales et gynécologiques en appliquant des procédures de signalement et le strict respect de la loi.

Parité politique : avec 50 % de femmes et 50 % d'hommes dans l'Hémicycle et une femme Première ministre.

Egalité salariale : il veut imposer une rémunération égale entre les femmes et les hommes dans toutes les entreprises de plus de 20 salarié-e-s et dans les administrations publiques. Si cette mesure n’est pas respectée, Yannick Jadot prévoit une amende de 330 euros par jour et par employée concernée jusqu’à la régularisation.

Congé parentalité de même durée pour les deux parents : 16 semaines de congés, dont 8 obligatoires, réparties avant ou après l’accouchement.

Jean Lassalle

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Le candidat Jean Lassalle, à bord de son bus aménagé spécialement pour sa campagne présidentielle. 
©compte twitter de Jean Lassalle

Le candidat du mouvement Résistons ne fait aucune mention de la lutte pour l’égalité homme-femme et contre les violences sexistes, sexuelles et conjugales faites aux femmes dans son programme. 

Le député de la 4ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques a été accusé d’agressions sexuelles par d’anciennes collaboratrices sur les réseaux sociaux, lors du mouvement #Balancetonporc, en 2017. Des faits qu’il a toujours fermement niés.

Marine Le Pen

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Marine Le Pen, 53 ans, se présente pour la deuxième fois à l'élection présidentielle française. 
©AP Photo/Laurent Cipriani

Lors d'un récent meeting, des militantes Femen ont fait irruption aux cris accusateurs de : " Marine fasciste ! Marine pas féministe !" La cheffe du Rassemblement national elle-même ne se range pas du côté des mouvements féministes. Les mesures qu'elle propose de mettre en place si elle est élue présidente se concentrent essentiellement sur la lutte contre les violences conjugales et contre les agresseurs sexuels et violeurs étrangers, qu'elle promet d'expulser. 

Violences conjugales : Marine Le Pen veut juger "dans des délais très brefs" les conjoints ou ex-conjoints violents ; elle affirme que les mesures de protection des victimes seront "efficaces", sans  préciser le contenu de ces mesures. La candidate du Rassemblement national souhaite l'inscription des "harceleurs de rue" au fichier des délinquants sexuels.

Harcèlement de rue : la candidate du Rassemblement national entend garantir la liberté des femmes et des jeunes filles de circuler sans être importunées ou menacées, qu’elles soient en jupe ou en robe, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, dans n’importe quel quartier et dans n’importe quel café.

Contre l’allongement du délai de l’IVG : sans l'évoquer dans son programme officiel, Marine Le Pen s’est opposée à l’allongement du délai légal de l’IVG, qui est passé le 23 février de 12 à 14 semaines. On ne sait pas si elle reviendra sur cette loi si elle parvient l'Elysée.

Parité : lors d'un débat sur LCI, la candidate du RN a indiqué avoir été contre au départ, mais avoir changé d'avis, "J'avais peur d'une chose, qu'on dise que les femmes étaient là parce que c'était le quota. Incontestablement, cette loi sur la parité a permis à des femmes d'émerger".

Familles monoparentales : elle veut doubler l'allocation de soutien aux familles monoparentales, en faisant passer de 116 euros par mois aujourd'hui à 230 euros. 

Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron avec sa ministre Elisabeth Moreno lors du 8 mars 2022 à l'Elysée, à Paris.
©Ludovic Marin, Pool via AP

Le candidat Emmanuel Macron veut faire "encore" de l'égalité femmes-hommes la "grande cause" de son quinquennat s'il est réélu "parce que beaucoup reste à faire", concède-t-il.

Il propose le "triplement du montant de l'amende des délits d'outrages sexistes" ou la "création d'un fichier des auteurs de violences conjugales". Il prévoit d'augmenter de 200 le nombre d'intervenants sociaux présents dans les commissariats. 

Le bilan : lutte contre les violences faites aux femmes, grande cause nationale du mandat présidentiel d'Emmanuel Macron. Selon le nouveau rapport publié par cinq associations, le président Macron ne s’est pas révélé aussi féministe que le candidat Macron prétendait l'être lors de la campagne présidentielle de 2017. Le budget consacré à cette cause est passé de 27 millions d’euros en 2016 à 50 millions en 2022, certes, mais selon Oxfam France, une fois ramené à sa part dans le budget de l’État, il représente 0,01% (ou 0,25% si l'on prend en compte les actions menées en faveur de l’égalité femmes-hommes par les autres ministères). 

"Le verdict est sans appel : le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron est largement insuffisant", selon un rapport des ONG Oxfam, Equipop et Care France. Le budget dédié à l’égalité homme-femme représente 0,25% du budget de l’Etat en 2022 et "les mesures misent en place pour lutter contre les violences conjugales sont encore très en dessous des attentes". Les associations jugent toutefois "encourageantes" les mesures favorisant les droits sexuels et reproductifs des femmes, avec notamment l’allongement du délai de l'IVG et l’ouverture de la PMA aux femmes seules.

Le 3919 (numéro national d’écoute pour les victimes de violence) est rendu disponible 7 jours sur 7 ; l'infraction d’"outrage sexiste" permet de lutter contre le harcèlement de rue ; le seuil de non-consentement sexuel est fixé à 15 ans ; les thérapies de conversion visant les personnes LGBT+ sont désormais interdites.

Le déploiement de dispositifs de protection des victimes inclut le bracelet électronique antirapprochement ou le téléphone grave danger (mais il n'est actuellement disponible que pour 1 à 2% des victimes de violences conjugales).
Depuis le début du quinquennat, quatre lois ont été dédiées à la lutte contre les violences et un Grenelle sur les violences conjugales s’est tenu en 2019.

Familles monoparentales : le président candidat  prévoit la création d'un droit opposable à la garde d'enfant, c'est-à-dire le droit à une offre de service, public ou privé, de qualité ainsi que l'extension du complément de mode de garde de 6 à 12 ans pour les parents célibataires – dont 85% sont des femmes - et une hausse de 50% de l'allocation de soutien familial, qui passera de 116 à 174€.

Santé des femmes : Emmanuel Macron veut développer les bilans de santé préventifs pris en charge à 100%, en particulier pour le dépistage du cancer du sein. Début janvier, le candidat a aussi annoncé une "stratégie nationale" pour améliorer la recherche, le dépistage, et le traitement de l'endométriose. L'inscription de l'endométriose à la liste des affections de longue durée n'est en revanche pas évoquée.

Jean-Luc Mélenchon

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Jean-Luc Mélenchon lors du défilé du 8 mars 2022 à Paris, à côté de la députée de la France insoumise Clémentine Autain.
©compte twitter Jean-Luc Mélenchon

Le candidat de la France insoumise souhaite établir une loi combattant le sexisme et les violences faites aux femmes, en y injectant 1 milliard d’euros supplémentaires. 

Concernant l'égalité salariale, il propose de "passer en force" et d'augmenter le salaire des femmes "de 10%" dans les entreprises non respectueuses de la loi sur l'égalité. Il veut créer une commission de contrôle sur l’égalité hommes-femmes avec pour mission de "punir sévèrement le non-respect de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes."

Métiers de femmes ? Le candidat Mélenchon prévoit d'organiser une conférence sociale pour revaloriser les métiers occupés principalement par des femmes (secteur du soin, du lien, et du contact). Il prévoit aussi d'allonger les congés parentaux, qui seront identiques pour les deux parents.

Constitutionnaliser l’IVG et le droit à la contraception : le candidat de La France Insoumise souhaite supprimer la clause de conscience qui permet actuellement aux médecins de refuser de pratiquer une IVG pour des raisons personnelles. 

Abolir la prostitution figure au programme de Jean-Luc Mélenchon.

Le candidat de la France insoumise souhaite un remboursement du  traitement hormonal de la ménopause et de la PMA pour toutes les femmes et personnes trans. Il prévoit d'établir la filiation par reconnaissance comme principe par défaut. 

Valérie Pécresse

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Valérie Pécresse au coeur d'un événement organisé le 8 mars 2022 par 100 femmes soutenant la candidate Les Républicains, baptisé "Avec Valérie". 
©compte twitter Avec Valérie

Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, la candidate du parti Les Républicains veut réduire le délai des rendus des ordonnances de protection à 24 heures pour les plus grandes urgences. Son souhait est d'augmenter le nombre d’hébergements d’urgence (sans préciser combien) et de mieux former les policiers dans la réception des femmes victimes de violence. Elle prévoit d'instaurer un délai de 72 heures pour l’instruction des dossiers et de 15 jours pour le jugement des affaires concernant les violences intrafamiliales.

Egalité salariale : Valérie Pécresse propose des "plans de rattrapage" en entreprise pour atteindre l'égalité salariale.

IVG : Valérie Pécresse veut l'inscrire dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Sur la santé : elle veut créer des consultations mères-enfants pour les mamans seules, qui auront pour but que les mères se fassent soigner en même temps que leur enfant. Elle veut faire reconnaître l’endométriose comme une "affection longue durée".

Règles : abaisser le taux de la TVA pour les produits d’hygiène féminine à 2,1% et instaurer un congé "menstruel" de deux jours par mois pour les règles douloureuses (sur avis médical).

Elle veut revaloriser financièrement les carrières des infirmières et des sages-femmes. 

La candidate du parti Les Républicains propose un congé parental aménagé pour chaque parent, pris à différents âges de l’enfant jusqu’à ses 18 ans.

Voile : la candidate de la droite veut interdire le port du voile pour les accompagnatrices scolaires (en déployant des assistants du service scolaire afin de ne pas priver les enfants de sortie), tout comme le burkini dans tous les espaces de baignade, ainsi que le port "forcé du voile". Dans le magazine Elle, Valérie Pécresse envisage de mettre en place une amende dissuasive (sans préciser son montant) pour les parents de filles de moins de 15 ans qui seraient voilées. 

Philippe Poutou

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Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste de Philippe Poutou en pleine opération de collage d'affiche pour la présidentielle 2022. 
©compte twitter de Philippe Poutou

Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste veut plus de moyens pour accueillir les femmes victimes de violences, avec davantage de logements d’urgence pour les femmes et la formation du personnel pour accueillir ces dernières. Il prévoit d'assurer le droit d’asile pour les victimes étrangères de violences patriarcales et d'abroger les lois discriminant les musulmanes.

Pour Philippe Pouton, l'avortement et contraception doivent être gratuits et accessibles à toutes grâce à la création de centres qui faciliteront le processus de l’IVG. Il veut par ailleurs augmenter le nombre de maternités partout sur le territoire. Il souhaite également allonger le délai légal de l’IVG à 24 semaines de grossesse, comme au Royaume-Uni (en France, le délai légal est de 14 semaines).

Le candidat du NPA veut instaurer l'égalité salariale et propose une éducation antisexiste mettant l'accent sur la sexualité et la notion de consentement.

Il prévoit de régulariser "toutes les femmes sans-papiers" et de leur offrir "un titre de séjour avec droit de travail indépendamment d’un mari ou d’un conjoint, un logement et une formation professionnelle".

Fabien Roussel

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Le candidat communiste Fabien Roussel lors d'un meeting à Marseille, en février 2022.
©AP Photo/Daniel Cole
Fabien Roussel compte créer un ministère des droits des femmes doté d'un budget de 1 milliard d’euros par an pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pour améliorer les prises en charge des victimes de violences sexuelles et conjugales, il veut la création dans chaque département d'un centre de psychotraumatologie avec accueil médico-judiciaire, ainsi qu’un hébergement et la réinsertion sociale pour les victimes et leurs enfants. Le tout à la charge de la sécurité sociale. Il souhaite la fin de la correctionnalisation des viols.


Parvenir à l’égalité salariale en un an : si le candidat du PC est élu, la fonction publique disposera de six mois pour atteindre l’égalité salariale hommes-femmes, un an pour les entreprises.  Il prévoit aussi la création d’un statut unique et protecteur pour les métiers très féminisés du lien avec un salaire minimum de 1 700 euros net.

Le candidat communiste veut constitutionnaliser le droit à l’IVG comme droit fondamental en s'alignant sur les pays européens les plus progressistes pour le délai de recours à l’IVG et donner un accès libre et gratuit à la contraception.
Il prévoit d'assurer l’accès à la PMA et à l’adoption pour toutes.
Fabien Roussel veut rendre gratuites les protections périodiques et installer des distributeurs gratuits dans des lieux publics. ​Il envisage de créer un plan national de formations médico-sociales des professionnels de santé sur les maladies spécifiques des femmes et veut lutter contre la médecine ciblée sur les hommes. 

Le congé parental sera garanti pour les deux parents  et s’alignera sur la durée actuelle du congé maternité. Les maternités de proximité seront rouvertes, et un plan de lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales sera adopté. 

Abolir la prostitution : pour faire appliquer la loi, Fabien Roussel prévoit le financement des parcours de sortie, l’hébergement d’urgence, l’allocation mensuelle et la régularisation des personnes en situation irrégulière.

Le candidat du PC veut panthéoniser Martha Desrumeaux, communiste, résistante et ouvrière, qui a défendu les travailleuses de l'industrie textile.

Eric Zemmour

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Le candidat à la présidentielle Eric Zemmour lors d'un meeting organisé le 9 mars 2002 sous le titre "Les femmes avec Zemmour". 
©compte twitter d'Eric Zemmour

Eric Zemmour estime que sa candidature "est celle qui défend le mieux les femmes". Le 8 mars 2022, lors d'un meeting avec ses supportrices, le candidat de l'extrême droite a tenu à se poser en "défenseur des femmes" et de leur sécurité face aux "caïds" et aux "racailles". Lors d'un débat télévisé organisé sur la chaîne d'information LCI , il prône "un équilibre" entre les "valeurs" de chaque sexe, arguant que "quand il y a un excès de valeurs féminines, c’est-à-dire la paix (…), il y a une faiblesse de la société par rapport à des sociétés qui resteraient plus viriles et qui pourraient les agresser".

Pour lui, pas besoin d'agir sur l'inégalité salariale, qui selon lui, est de "5%" et va se résorber. "A travail, métier, compétences et temps de travail égaux, il doit y avoir un salaire égal ", a-t-il affimé sur LCI, estimant que cet écart avait été déjà sensiblement réduit.

Eric Zemmour propose d’automatiser le port du bracelet anti-rapprochement pour les personnes condamnées pour violences conjugales, d’augmenter le nombre de places dédiées aux victimes de leurs conjoints dans les centres d’hébergement, mais aussi d’expulser les criminels et délinquants sexuels étrangers comme binationaux. 

Le candidat d’extrême droite prévoit d’augmenter les pensions de reversion pour les veuves en augmentant la part du conjoint décédé de 54% à 75%. Concernant la vie professionnelle, il souhaite donner la priorité aux mères célibataires pour l’obtention de logements sociaux et de places en crèches, et augmenter le nombre de ces places pour que les femmes puissent plus facilement jongler entre vie de famille et travail.

S’il est élu, Eric Zemmour a bien l’intention de faire machine arrière en abrogeant la PMA pour toutes, et faire en sorte qu’elle soit réservée "aux couples hétérosexuels" souffrant d’une infertilité médicalement constatée.

Sur le site de Mediapart, huit femmes témoignent et accusent Eric Zemmour de comportements inappropriés et d'agressions sexuelles pour des faits présumés allant de 1999 à 2019. Aucune plainte n'a été déposée.