Publicité jugée raciste : Dove s'excuse. Et la jeune modèle s'insurge contre les réseaux sociaux pour ce procès

La marque Dove, propriété du géant du cosmétique Uniliver, a été accusée de racisme après avoir diffusé, sur son profil Facebook, une vidéo pour un savon, montrant une femme noire enlever un tee-shirt pour laisser apparaître une femme blanche. Sous la pression des internautes, Dove l'a suprimée et a présenté ses excuses. Mais la jeune modèle de la publicité s'insurge contre le mauvais procès en racisme mené par les réseaux sociaux. 
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Pub Dove raciste
Une publicité raciste de la marque de cosmétique Dove a suscité un veritable tollé sur les réseaux sociaux. 
(c) Capture d'écran Twitter
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La marque de cosmétiques Dove, propriété du géant néerlandais Unilever, a présenté ses excuses et reconnu être "passée à côté" après avoir diffusé en ligne une publicité qui lui a valu de nombreuses accusations de racisme. 

"Dans une vidéo publiée cette semaine, nous sommes passés à côté en pensant représenter les femmes de couleur, et nous regrettons profondément le tort que cela a causé", a déclaré la marque dans un message posté sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.
Quelques heures plus tard pourtant, la jeune modèle noire s'insurgeait contre le mauvais procès en racisme mené sur les réseaux sociaux contre le géant de la cosmétique. Dans une tribune publiée par le quotidien britannique The Guardian, elle écrit : " Quand Dove m'a offert la chance d'être le visage d'une nouvelle campagne pour ses produits de nettoyage corporel, j'ai sauté sur l'occasion. Je ne m'imaginais pas alors que je deviendrais la victime involontaire d'une publicité raciste." Plus loin, cette jeune Nigériane, née à Londres et qui a grandi à Atlanta (Etats-Unis) raconte encore : "J'ai été éduquée dans la conscience que la société suggère que les personnes à la peau foncée, en particulier les femmes, auraient une meilleure apparence si leur peau était plus claire. Mais voir l'occasion de représenter mes sœurs à la peau foncée dans une marque de beauté mondiale m'a semblé être la façon parfaite pour moi de rappeler au monde que nous sommes ici, que nous sommes belles et, plus important encore, que nous sommes appréciées. (.../...) L'expérience que j'ai connue avec l'équipe Dove est très positive. J'ai passé un moment incroyable sur le plateau. Toutes les femmes du tournage comprenaient le concept et l'objectif primordial de cette campagne - utiliser nos différences pour mettre en évidence le fait que toute peau mérite la même douceur."

La vidéo en question, une publicité d'une durée de trois secondes pour un savon liquide, montrait donc une femme noire enlever un tee-shirt pour laisser apparaître une femme blanche, qui elle-même enlève son tee-shirt et laisse apparaître une troisième femme brune au teint mat, qui serait d'Amérique du Sud pour les un.es, du Moyent Orient pour les autres
Si l'on laisse le "gif" aller jusqu'au bout, avec ce troisième visage, la publicité ne serait donc pas raciste jugent certain.es, ainsi des sites d'Arrêt sur images et de Marianne

Reste que d'une publicité à l'autre, pour Dove, chaque fois c'est le/la noir.e qui se fond dans le blanc ou le plus clair et jamais le contraire. Une "évidence" renforcée par leur slogan : "Dove, pour les peux normales à plus foncées". La blancheur norme éternelle de beauté féminine...
La publicité, initialement diffusée sur la page Facebook de Dove aux États-Unis et supprimée depuis, a été largement reprise et dénoncée par les internautes à travers le monde. A la fois à travers Facebook et Twitter où le mot clé #BoycottDove était largement repris sur le réseau social lundi 9 octobre 2017 au matin.

"Négrophobie" inconsciente. Ou pas

Certains militants n'ont pas caché leur exaspération devant la récurrence de ces publicités à catractère raciste du géant Uniliver. Le blogueur Guadeloupéen João Gabriell a donné le ton sur son mur Facebook :  "Genre c'était pas ÉVIDENT que cette pub à la noix était NEGROPHOBE ?!" a-t-il écrit.
Une autre militante a rappelé que ce n'est pas la première fois que le géant se rend coupable de tels méfaits publicitaires. "Dove ne fait qu'agrandir son portfolio de pub racistes", a-t-elle dénoncé.  
En effet, en 2011 déjà, Dove avait aussi été accusée de racisme pour une autre publicité présentant trois femmes, une noire, une métisse, une blanche. La femme noire était postée devant un panneau "Avant", présentant une peau sèche, tandis que la femme blanche était devant un panneau "Après", présentant une peau hydratée. La femme métisse se tenait entre les deux tableaux. Ce que les internautes n'ont pas manqué de rappeler.Et en 2013, une autre marque de cosmétiques du géant Unilever avait dû présenter des excuses après la polémique créée par un concours en Thaïlande autour d'un produit éclaircissant la peau.