Fil d'Ariane
Un collectif d'organisations, associations et syndicats appelle à la grève féministe ce 8 mars 2025. A l’occasion de la journée internationale de mobilisation pour les droits des femmes, "nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation", écrivent les signataires de ce texte.
Le 8 mars 2025, Journée internationale des droits des femmes, un appel à la grève féministe est lancé en France par un collectif d'organisations, associations et syndicats.
"Nous sommes déterminées à lutter, à faire entendre nos voix pour obtenir l’égalité." Ce texte unitaire d'appel à la grève féministe rappelle que les inégalités salariales et les bas salaires touchent particulièrement les femmes. Les femmes représentent 62% des personnes payées au SMIC et 70% des bénéficiaires des banques alimentaires. Plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. 300 000 personnes dont 3000 enfants vivent dans la rue. Certaines en meurent : "Rémunérons le travail à sa juste valeur, à salaire égal entre femmes et hommes ! Pour l’égalité salariale, du temps pour vivre, des salaires et une retraite décente !"
"Les femmes, notamment les mères isolées, sont particulièrement impactées par la vie chère, elles occupent des emplois mal rémunérés, sont souvent percutées par la précarité et le temps partiel imposé et touchent un salaire en moyenne d'un quart inférieur à celui des hommes". Les femmes, dont les retraites sont 40% inférieures à celles des hommes, sont encore plus impactées par la dernière réforme, écrivent encore les signataires.
"Nous exigeons la création d’un vrai service public de la petite enfance pour en finir avec les crèches privées à but lucratif et les maltraitances liées aux économies de personnels dans ces structures. Nous sommes opposées à la recommandation de la Cour des comptes de développer “la garde parentale, moins onéreuse pour les finances publiques” qui n’est qu’une incitation au retour des femmes à la maison.", souligne l'appel.
"L’inscription dans la constitution de l’IVG ne doit pas masquer les obstacles liés au manque de moyens du service public de la santé pour recourir à l’IVG", rappellent les militantes qui réclament la réouverture des plus de 130 centres d’interruption volontaire de grossesse fermés.
Les signataires réclament "une loi-cadre intégrale qui mette en avant prévention, éducation, protection, accompagnement, sanction et garantisse les moyens pour la prise en charge de l’ensemble des victimes, femmes, enfants et minorités de genre" pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, dont les violences obstétricales et gynécologiques.
Un appel à la grève en solidarité avec toutes les femmes : "Afghanes, Iraniennes, Palestiniennes, Soudanaises, Kurdes, Ukrainiennes, nous sommes solidaires de toutes celles qui encore aujourd’hui sont emmurées, exécutées, qui font face à des bombardements massifs, au génocide, à l’exode, sont victimes de viols de guerre, peinent à nourrir leur famille et elles-mêmes, de toutes celles qui se défendent farouchement pour recouvrer ou obtenir leur liberté et leurs droits, qui sont confrontées aux conflits armés, aux régimes fascisants, réactionnaires, théocratiques et colonialistes. Le 8 mars, nous serons en grève en solidarité avec nos sœurs confrontées aux guerres qui sévissent dans le monde.", ajoutent les signataires.
"Les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, la LGBTQIAphobie, remportent des succès électoraux partout dans le monde, se banalisent. En France, le gouvernement et la droite en reprennent à leur compte", lit-on dans le texte d'appel à la grève féministe. "La loi immigration votée en décembre dernier en est un exemple, estiment les militant.e.s. Même si un tiers des dispositions, comme celles instituant la préférence nationale, ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, cette loi raciste s’attaque au droit d’asile et à tou·te·s les sans papiers".
Ici la liste des signataires de cet appel à la grève féministe le 8 mars 2025.
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