CombatsLes huit Saoudiennes rencontrées par Clarence Rodriguez luttent pour leur émancipation et celle de leurs concitoyennes. Chacune à leur manière, elles se sont distinguées pour leur combat : Haifaa al-Mansour , réalisatrice du film de notoriété internationale Wadjda,
Eman al-Nafjan auteur du blog Saudiwoman (lien en anglais),
Manal al-Sharif qui a diffusé sur Youtube une vidéo d’elle en train de conduire (interdit aux femmes dans le pays) et qui lui a valu la prison,
Wojdan Ali Seraj Abdulrahim première judokate saoudienne qui a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012, Hoda al-Helaissi qui siège au conseil consultatif mixte saoudien (une des dernières réformes) et la princesse Adela, l'une des têtes couronnées à agir, pour ne citer qu’elles.
Tour à tour, elles racontent dans le livre leurs luttes quotidiennes pour un peu plus de liberté, leurs réussites, leurs espoirs et leurs peurs parfois face à cette violente répression à l’encontre des femmes. «
Parfois j’ai peur... Qui sait jusqu’où tout cela peut aller ? Mais, en fin de compte, il faut continuer. On n’a pas le temps d’avoir peur. Si vous avez peur, vous finissez par arrêter », confie Manal qui a dû subir la prison après avoir diffusé sa vidéo en train de conduire, puis des rumeurs blessantes sur elle et ses proches. Une vindicte médiatique pour mettre au ban celle qui a voulu sortir du rang.
Beaucoup d’entre elles ont vécu l’incarcération et les brimades des
mottawas, la police religieuse, l’annihilation de leur vie professionnelle. Autant de coups qui font prendre conscience au lecteur qu’être femme en Arabie saoudite, c’est être des «
sans-voix et des sans-droits », des «
moins-que-les-mâles », écrit Clarence Rodriguez. Ou la négation d’un être humain.
Des réformes existent : droit de faire du vélo à condition d’être couverte d’une
abaya (robe islamique), droit de vote et de candidature aux municipales dès le prochaine scrutin en 2015, âge de mariage repoussé à 16 ans, … De «
simples gadgets », pour la blogueuse Eman. Mais qui, selon Clarence Rodriguez, montre que le pays change.