TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
© RADIO-CANADA | COMPTE TWITTER @Val_Plante
Partager

Québec : Valérie Plante s'empare de la mairie de Montréal

Enthousiaste et ambitieuse, Valérie Plante a remporté la bataille municipale de Montréal, devenant ce dimanche 5 novembre 2017, la première femme maire de la grande mégalopole québecoise. Elle remplacera le vieux routier de la politique, Denis Coderre, qui a décidé de prendre du recul.

À seulement 43 ans, et avec 51% des voix, Valérie Plante entre dans le club fermé des mairesses de grandes villes. Comme Anne Hidalgo à Paris, comme Annemarie Jorritsma, à Almere (Pays-Bas), la cheffe du Projet Montréal sera aussi la seule femme à diriger une grande métropole en Amérique du nord depuis qu'Annise Parker n'est plus la première magistrate de la ville de Houston aux États-Unis.


La tâche était rude. Valérie Plante, élue à la tête du parti il y a un an, était très peu connue des Montréalais. Au début de l’été, un sondage révélait qu’à peine un habitant sur deux pouvait l'identifier.  Un atout pour son rival, le sortant Denis Coderre, de dix ans son aîné. Un homme politique bien plus expérimenté, bien plus influent, qui était également président de Métroplis, l'association des grandes métropoles mondiales. Mais ce déficit de notoriété que la cheffe du Projet Montréal a comblé peu à peu par une campagne de terrain particulièrement énergique et qui s'est, par ailleurs, amplifiée dans la dernière ligne droite. Son programme résolument axé sur une meilleure politique environnementale entend aussi marquer un tournant générationnel.

L'homme de la situation

De nombreux électeurs ont été séduits par son engagement d’offrir une nouvelle ligne de métro à Montréal – la ligne rose, proposition phare pour améliorer les transports en commun dans l’île de Montréal. Mais la campagne de terrain de Valérie Plante s'est aussi appuyée sur des thèmes comme la solidarité sociale, la protection des femmes et la vie de quartiers.

Plante flou
Valérie Plante en campagne | novembre 2017
© COMPTE TWITTER de @Val_Plante

Denis Coderre a reconnu sa défaite. Fait rare, il est renvoyé après seulement, un mandat de maire. Au Québec, 80% des maires sortant sont, en général, réélus. Il a félicité son adversaire et a annoncé qu'il quittait "la vie politique municipale", laissant la porte ouverte à d'autres mandats électifs. Le désormais ex-maire de la ville a néanmoins exprimé sa "fierté" d'avoir redonné une dimension internationale à la deuxième métropole canadienne.

 "L'homme de la situation", tel était le slogan frondeur et malicieux de la campagne de Valérie Plante. Ces dernières heures, elle a reçu les félicitations de deux autres femmes de poids de la politique canadienne, Catherine McKenna, la ministre de l'Environnement et de Mélanie Joly, la ministre de la Culture.  Outre cette cinquième ligne de métro avec des noms de stations rendant hommage aux femmes et aux personnes des communautés culturelles qui ont fait grandir la ville, Valérie Plante, prévoit 300 bus hybride d'ici 2020. Ce chantier devrait d'ailleurs être sa première action d'ampleur en tant que mairesse. Un tarif spécial pour les usagers à faible revenu devrait aussi être instauré dans les transports publics. 
Valérie Plante compte sur le concours des paliers de gouvernement fédéral et provincial pour augmenter l'offre de logements sociaux pour les 25.000 familles en attente à Montréal. Sous sa direction, la municipalité prévoit, par ailleurs, de  rembourser les droits de mutation immobilière, communément appelée "taxe de bienvenue" à quelque 5.000 familles avec un plafond fixé à 5.000 $. Projet Montréal a promis de ne pas hausser les taxes au-delà de l'inflation ainsi qu’à procéder à une révision de la fiscalité résidentielle et commerciale. Et dans une moindre mesure, un référendum pourrait être organisé sur le bien-fondé du financement public d'un nouveau stade de baseball.