Les députés européens ne brillent pas, il est vrai, par leur soutien aux droits des femmes. Ainsi, le 11 mars dernier,
le Parlement rejetait un texte sur l'égalité hommes-femmes en matière de droit du travail, qui appelait à garantir l’égalité de rémunération à travail égal, et qui aurait pu être fort incitatif pour les pays membres. Le rapport était balayé par 298 voix contre, essentiellement dans le camp conservateur, 289 pour (majoritairement la gauche et les libéraux) et 87 abstentions, dont un nombre important, et cela est fort étonnant, de députés écologistes.
Un lobby européen de femmes se mobilise pour faire caisse de résonance tandis que des féministes françaises et suédoises, révoltées par ce nouveau revers, effrayées par le recul espagnol sur l'interruption volontaire de grossesse (dont on rappelle qu'elle ne figure pas dans la Charte européenne des Droits fondamentaux, après avoir été expurgée de la rédaction première de ce texte par des chefs d'Etat et de gouvernement apeurés), ont estimé que l'on n'était jamais mieux servies que par soi-même et ont présenté en France des listes féministes, résolument sociales et bien entendu paritaires… S'il est loin d'être certain que les Françaises seront portées par une déferlante populaire au Parlement, les Suédoises de
Feministisk Initiativ, un parti que se veut aussi antiraciste,
pourraient décrocher un siège, ce qui est mieux que rien... En Belgique, où les citoyens sont appelés aux urnes pour leurs élections locales le même jour que les Européennes, un mouvement de femmes profite de l'aubaine pour faire d'une pierre deux coups, avec humour et entrain,
affublant des figures masculines politiques belges de boucles d'oreille. 76 femmes et hommes politiques ont signé
leur manifeste ‘Votez femmes !’. Cela suffira-t-il à mobiliser des élect-rices-eurs a priori bien peu motivé-e-s ? A suivre…