Malgré ses préventions affichées contre les combats féministes, la chancelière a fini par céder à la colère de sa très populaire ministre de l’emploi, Ursula von der Leyen : la Cdu (Union des Chrétiens démocrates), parti de la dame de fer qui dirige l’Allemagne décidait de se soumettre à des de 30% quotas de femmes dans les conseils d’administration des entreprises à l’horizon 2020, et même d’en faire un thème de campagne affiché pour les élections générales de septembre 2013. Amère compensation : Angela Merkel a seulement obtenu que le seuil reste 10% en dessous de celui proposé par les sociaux-démocrates et les verte... Comme le Royaume Uni de David Cameron, l’Allemagne a refusé farouchement de se plier aux directives européennes édictées par Viviane Reding, Commissaire européenne chargée entre autres de défendre la citoyenneté et les droits fondamentaux sur le vieux continent.
La plupart des autres membres de l’Union se sont en revanche volontiers conformés à cette initiative même si son application reste hasardeuse et à géométrie très variable.
Margaret Thatcher, la dame de fer britannique
détestait, entre autres, les féministes. Angela Merkel, surnommée aussi dame de fer pour ses intransigeances économiques. ne les porte pas beaucoup mieux dans son cœur. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que dans ces deux pays qui virent naître les mouvements féministes, autour de la philosophe
Mary Wollstonecraft en Angleterre et de l’enseignante Clara Zetkin en Allemagne on trouve les résistances les plus fortes au mouvement des femmes, portées par … des femmes.
Sur sa route inflexible, Angela Merkel se heurte donc à une autre politicienne, l’aristocrate chrétienne démocrate Ursula von den Leyden, médecin de profession, mère de quatre enfants, blonde et élégante, modèle de réussite féminine outre Rhin… La Süddeutsche Zeitung, l’un des quotidiens de référence en Allemagne, publié à Munich, ne s’y trompe pas : ce sont bien les femmes conservatrices, unies derrière leur cheftaine ministre de l’Emploi, qui ont fait front contre les dirigeants de la CDU, qui en ont presque avaler de travers après ce revirement. Michael Fuchs, vice-président de la CDU, a estimé que "
l'Etat n'a pas son mot à dire" dans la composition des conseils de surveillance, dans un entretien au quotidien économique Handelsblatt. Le revirement du parti est "incompréhensible", a renchéri Bertram Brossardt, président de la fédération de l'économie bavaroise, et représentant de la clientèle-type du parti. "
Nous n'avons pas besoin de quota", a-t-il ronchonné...