"Jusqu'ici les Syriennes se sont engagées à tous les niveaux, en particulier dans les mouvements de liberté, jusqu'à ce qu'elles se heurtent aux mouvements islamiques qui constituent un pur péril pour la révolution syrienne. Les femmes ont participé à plusieurs organisations qui veillent à préserver la mission et l'objectif de la révolution syrienne, notamment les droits de tous les citoyens, de toutes confessions, dans la future Syrie. Le réseau de la femme syrienne travaille sur le volet qui consiste à étendre la culture des droits humains, de la paix et de la coopération entre tous les enfants de la Syrie.
Journaliste : Mme Najah Salam, vous êtes secrétaire du bureau d'information du réseau de la femme syrienne, quand est-ce que les femmes ont lancé ce réseau et pourquoi l'avoir créé ?
Najah Salam : le réseau de la femme syrienne a été créé tout récemment, voilà 7 mois. Il rassemble plusieurs organisations et personnalités importantes qui se sont réunies en congrès en Suède. Là, il y a eu l'idée de l'organisation de la femme syrienne qui coordonne le travail sur le terrain. Cette idée est née en Suède, mais le mouvement a été lancé au Caire.
Journaliste : Est-ce que toutes ces organisations sont syriennes ?
N.S. : Oui. Toutes les organisations ont été créées après la révolution. Il y avait des organisations qui travaillaient dans la société civile. Mais elles ont arrêté après la révolution et nous ont rejoints. Il y avait des organisations proche du régime syrien, mais elles se sont séparées du réseau des femmes syriennes.
Ce sont des gens indépendants. Il y a, en tout, 35 organisations.
Mais le réseau est ouvert et tout le monde peut nous rejoindre. Nous avons créé un portail pour adhérer à ce réseau. L'objectif est de traiter des problèmes des femmes, et que cette question rejoigne les problèmes généraux de la société syrienne, qui sont la garantie des droits des femmes dans la Constitution syrienne.
Nous animons un atelier qui forme les femmes à la négociation actuelle (pour tenter de résoudre le conflit ndlr). L'axe principal porte sur le problème des femmes dans la société, dans la révolution et dans cette période transitoire. Il y aussi la représentativité de la femme dans la révolution. La "future" Constitution prévoit une représentativité de 30% pour les femmes. Il y a une pression des individus sur la femme dans la société syrienne. Actuellement, (il faut) combattre le régime et par la suite ceux qui pourraient récupérer ce combat, pour que les extrémismes n'aient pas de présence trop forte. Par la suite, il ne faut pas qu'il y ait de problème.
Journaliste : Quelle sera l'avenir des femmes syriennes après la chute du régime ?
N.S. : La crainte est que ça devienne comme en Égypte, que les femmes syriennes retournent dans leurs foyers et qu'elles abandonnent le militantisme.
Evelyn Kako : Il y a des avocats, des journalistes, des médecins et des femmes aussi qui sont à l'étranger. Nous avons des formatrices qui enseignent sur la manière de s'impliquer dans la société. Depuis un mois, nous travaillons dans un bureau. Nous avons fait des ateliers pour la planification stratégique. Je travaille sur la négociation, je leur apprends à négocier avec d'autres organisations. Là nous sommes passées au stade professionnel."