C'est une plongée dans l'horreur dans laquelle nous entraîne l'ONG Human Rights Watch. Le viol a été massivement utilisé comme arme de guerre en Centrafrique. Entre 2013 et 2017, tous les groupes armés se sont livrés à des actes d'une cruauté inouïe.
C'est le visage honteux d'une guerre civile, celui où les femmes sont violées, torturées et réduites en esclavage. Les temoignages de ces victimes sont rares en Centrafrique, alors celui de Joséphine, même visage dissimulé, est précieux :
Ils ont dit que j'etais une femme des Seleka, donc ils ne peuvent pas avoir du sexe avec moi. Alors ils ont cassé une bouteille et l'ont poussé dans mon vagin.
Seleka et anti-Balaka se sont livrés aux mêmes exactions, méthodiquement, comme une arme de guerre utilisée pour faire régner la terreur. Des femmes mutilées physiquement qui n'ont reçu aucuns soins médicaux et qui sont psychologiquement brisées.
Dans son dernier rapport, l'ONG Human Rights Watch recense plus de 300 cas de viols depuis 2013 dans le pays. Des femmes condamnées au silence, de peur d'être stigmatisées par la société. Seulement 11 victimes sur 296 interrogées, ont réclamé justice, et les autorités centrafricaines peinent à prendre la mesure du problème.
Viols et aggressions sexuelles sont considérés comme des crimes de guerre. Si la justice centrafricaine est dysfonctionnelle et quasi-inexistante, les violeurs pourraient être jugés par un tribunal spécial des Nations Unies. Mais ce projet qui date de 2015 n'a toujours pas vu le jour...